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jeudi 12 décembre 2024
EconomieLe Qatar claque la porte de l’Opep

Le Qatar claque la porte de l’Opep

L’émirat va quitter en janvier l’Organisation des pays exportateurs de pétrole. Il est surtout champion du gaz.

L’Opep, le cartel pétrolier essentiellement moyen-oriental, perd l’un de ses membres historiques. Le Qatar, qui a intégré l’Organisation des pays exportateurs de pétrole en 1961, soit un an après sa création, vient d’annoncer qu’il claquait la porte. L’émirat quittera ce cénacle de 15 pays membres, en janvier prochain. L’annonce a été faite lundi matin à Doha par le ministre de l’Énergie, Saad Al-Kaabi. Ce dernier, qui évoque une décision « difficile », a précisé que l’organisation en avait été informée au préalable.

Avec un territoire de 11 586 km2  et seulement 2,7 millions d’habitants, l’émirat est l’un des plus petits membres de l’Opep. Sa production de pétrole est aussi l’une des plus faibles : 600 000 barils/jour l’an dernier sur un total de 32,5 millions de barils pompés par l’ensemble des membres de l’Opep, soit moins de 2 %. Ses réserves de pétrole, réparties sur 8 champs onshore et offshore, sont 10 fois moins importantes que celles de l’Arabie Saoudite (25,24 milliards de barils contre 266,26 milliards pour Riyad). Au sein de l’Opep, son influence est donc limitée.

Embargo saoudien

Le Qatar est en revanche un puissant acteur du marché gazier. En 2017, selon les données de l’Opep, il produisait 163 millions de tonnes équivalent pétrole de gaz naturel, ce qui le plaçait au quatrième rang mondial derrière les États-Unis, la Russie et l’Iran. L’émirat est surtout le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) acheminé par bateau donc plus flexible que la vente par gazoducs. De 77 millions de tonnes par an, sa production doit être portée à 110 millions en 2024. Ce secteur a permis au Qatar de devenir l’un des pays les plus riches au monde et de transformer son économie.

La raison de son départ de l’Opep découle aussi de ses relations tendues avec ses voisins. Et pourtant, le cartel a résisté à la sanglante guerre Iran-Irak et à la rivalité Iran-Arabie. L’Arabie saoudite, poids lourd de l’organisation, impose au petit émirat voisin, depuis juin 2017, un embargo économique et diplomatique. Elle y a entraîné les Émirats Arabes Unis, Bahreïn et l’Égypte. Riyad, qui accuse Doha de financer des groupes terroristes et d’être trop proche de l’Iran, a fermé les liaisons terrestres, maritimes et aériennes. Selon plusieurs observateurs, la position du Qatar au sein de l’Opep devenait, dans ce contexte, difficilement tenable. Mais officiellement, le choix du Qatar n’a rien à voir avec ces tensions politiques. Il découle, selon Saad Al-Kaabi, d’une réflexion sur les moyens de renforcer son profil international et de préparer sa stratégie de long terme, fondée sur le gaz, utilisé pour produire de l’électricité, et sans doute promis à un avenir plus durable que l’or noir.

Avant son départ, le Qatar assistera à la réunion de l’Opep prévue à Vienne les 6 et 7 décembre. L’organisation, qui concentre plus de 40 % de la production de pétrole mondiale, devrait décider avec ses alliés, Russie en tête, de restreindre sa production pour enrayer l’actuelle baisse des cours du baril. En novembre, ils ont connu leur pire dégringolade en quatre ans.

Hayat Gazzane

Source : Le Figaro

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