Un rassemblement est organisé ce mercredi 15 mai 2024 à 18h30 devant l’ambassade de Tunisie à Paris pour dénoncer la situation alarmante des migrants subsahariens dans le pays et la répression visant ceux qui leur viennent en aide.
A l’appel d’une trentaine d’organisations des droits humains dont la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), le Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), SOS Racisme et le syndicat Solidaires, cette mobilisation vise à condamner “la criminalisation de la solidarité” envers les migrants subsahariens en Tunisie.
Dans un communiqué cosigné, ces organisations dénoncent “les événements tragiques et honteux” qui se déroulent actuellement, qualifiés de “chasse aux migrants subsahariens”. Leur indignation porte notamment sur les récentes arrestations de militants associatifs œuvrant pour la défense de la dignité des migrants.
Elles citent les cas du président et du vice-président du Conseil tunisien pour les réfugiés arrêtés pour avoir publié des offres d’hébergement, ainsi que celui de Saadia Mesbah, présidente de l’association anti-raciste Mnamty, accusée “d’avoir aidé les migrants africains subsahariens”.
Selon les signataires, ces arrestations s’inscrivent “dans le cadre des attaques répétées contre les organisations de la société civile indépendante”. Elles feraient suite au “discours raciste” du président tunisien en 2023 relancé début mai, ainsi qu’à la signature d’un mémorandum controversé avec l’UE privilégiant l’approche sécuritaire “au mépris des droits humains”.
Face à cette dérive, les organisations appellent le pouvoir à “renoncer aux discours racistes” et exhortent la justice à appliquer la législation contre le racisme. “L’aide aux migrants est un devoir humain qui mérite d’être promu et non criminalisé”, martèlent-elles.
Des partis politiques comme ENSEMBLE ! ont également apporté leur soutien à cet appel dénonçant “les politiques racistes du régime tunisien, menées avec la bénédiction de la droite et l’extrême droite européennes”.
Kamel AIDOUNE