C’est en toute discrétion que le réalisateur Bachir Derrais a prévu d’organiser, le 4 mars prochain à l’opéra d’Alger, l’avant-première de son film consacré à Larbi Ben M’hidi. Un biopic maintes fois retardé par la censure.
Sur sa page Facebook, le cinéaste a révélé que cette projection inaugurale se tiendrait à huis clos, en comité restreint, sans aucune publicité. Objectif : éviter un énième blocage de dernière minute par les autorités, comme cela s’est déjà produit par le passé.
“L’expérience a montré que la médiatisation de l’évènement lui était préjudiciable”, a argué Bachir Derrais pour justifier ce choix. Seuls quelques privilégiés – collaborateurs, financeurs, techniciens – ont donc été conviés à cette séance confidentielle, qui marquera théoriquement le début de l’exploitation du film. Mais sa sortie effective dans les salles demeure incertaine.
Selon toute vraisemblance, cette avant-première clandestine sera l’une des moins publicisées de l’histoire du cinéma algérien contemporain. Un pari risqué quand on connaît l’ampleur de la salle et le prestige du héros national incarné à l’écran…
Reste à savoir si cette stratégie minimaliste permettra vraiment à Bachir Derrais de soustraire son œuvre à la vindicte des censeurs. Et si le biopic sur Larbi Ben M’hidi ne sera pas, à nouveau, enterré avant même d’avoir vu le jour. Réponse le 4 mars prochain.
Kamel AIDOUNE