« Je pense que le moment est venu d’annoncer que je me présente pour un deuxième mandat, comme le permet la Constitution, et c’est au peuple algérien que reviendra le dernier mot. » C’est en ces termes qu’Abdelmadjid Tebboune a annoncé, ce jeudi 11 juillet, sa candidature à sa propre succession.
C’était prévisible ! L’annonce du président sortant, Abdelmadjid Tebboune, de se porter candidat à sa propre succession était attendue depuis l’annonce des élections présidentielles anticipées, le 21 mars 2024, et même bien avant pour les observateurs aguerris de la scène politique algérienne.
Quelques instants après l’annonce de la candidature de Tebboune, une dépêche de l’Algérie Presse Service (APS) est tombée pour informer l’opinion publique du retrait, au niveau du siège de l’autorité nationale indépendante des élections (ANIE), des formulaires de souscription des signatures individuelles du « prétendant à la candidature à l’élection présidentielle du 7 septembre 2024, M. Abdelmadjid Tebboune », par « son représentant, M. Boualem Boualem ».
« Conformément aux dispositions de la Constitution et de la loi organique relative au régime électoral, je viens de retirer, au nom de Monsieur Abdelmadjid Tebboune, les formulaires de souscription des signatures individuelles pour sa participation à l’élection présidentielle, et ce, par délégation de sa part pour ce faire dans le cadre des procédures légales en vigueur », a déclaré M. Boualem à la presse après le retrait des formulaires de souscription des signatures individuelles.
Un peu plus tôt dans la journée, la page officielle de la présidence de la République avait diffusé un extrait de l’entretien périodique du Président Tebboune avec quelques « représentants de la presse nationale », où celui-ci annonçait sa candidature pour briguer un second mandat.
« À la demande de plusieurs partis et organisations politiques et non politiques, ainsi que de la jeunesse, je pense que le moment est venu d’annoncer que je me présente pour un deuxième mandat, comme le permet la Constitution. Si le peuple décide de me reconduire, cela sera le bienvenu, sinon je vous dis que j’ai fait mon devoir ou une partie de mon devoir. Celui qui viendra après moi pourra poursuivre », avait affirmé Tebboune devant les représentants de la presse nationale.
Boualem Boualem sera-t-il le directeur de campagne de Tebboune ?
Comme annoncé par l’agence de presse officielle, c’est l’actuel directeur de cabinet de la présidence de la République, connu pour sa proximité avec Tebboune, qui a retiré les formulaires de souscription des signatures individuelles. Cette action laisse présager que c’est l’ancien conseiller chargé des affaires juridiques, des relations avec les institutions, des enquêtes et des habilitations qui sera le directeur de campagne du président sortant. Boualem Boualem est également connu auprès des observateurs aguerris de la scène politique nationale comme étant l’architecte de la répression et des nouveaux textes de lois répressives amendées depuis l’accession de Tebboune au pouvoir en 2019, sur fond d’élections massivement rejetées par le peuple algérien. Les deux dernières fonctions occupées par B. B. ont fait de lui le principal stratège du chef de l’État, avec de larges attributions portant sur des dossiers sensibles.