Dans une diatribe á la verve corrosive, Abdelouahab Fersaoui, figure tutélaire du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ), pourfend l’incurie de la classe dirigeante algérienne.
Cinq ans après l’éclosion jubilatoire du Hirak porteur du sceau de l’espérance, l’imprécateur livre un réquisitoire implacable contre l’asphyxie politique que vit le pays et fustige l’atonie coupable de la classe politique. Selon lui, le champ politique est en pleine régression, verrouillé par un pouvoir obsédé par son maintien et prompt á la répression.
Avec une acrimonie désabusée, M. Fersaoui vilipende l’échec patent du Hirak à inaugurer l’aube d’une transition démocratique, faute d’avoir su capitaliser l’élan citoyen en un rapport de force politique à même d’infléchir l’intransigeance du pouvoir.
Au-delà du constat cinglant, sa diatribe recèle une perspicacité prospective. Il met en garde contre le risque d’une vaine bipolarisation du débat national autour de la seule candidature de l’actuel locataire d’El Mouradia. Avec sagacité, il décèle dans l’obstination du pouvoir á s’accrocher au statu quo les germes funestes d’une impasse qui pourrait se révéler fatale au devenir du pays.
Fort de ce diagnostic impitoyable, Fersaoui émet des suggestions pratiques pour tâcher d’amorcer un frémissement salutaire. Selon lui, les prochaines joutes électorales pourraient offrir un tremplin inespéré pour mobiliser les forces démocratiques et porter une alternative politique audible face á l’ogre du système.
Il presse ainsi ses pairs de la classe politique á transcender leurs clivages pour mutualiser leurs forces et parler d’une seule voix. Une démarche qui, escompte-t-il non sans candeur, saurait provoquer un séisme politique propice á l’avènement d’un nouvel ordre des choses en Algérie.
Avec cette diatribe cinglante, Fersaoui sonne le glas de la léthargie politicienne. Saura-t-on faire fi de la logique du renoncement et relever le défi de l’engagement citoyen ? L’avenir est á ce prix.
Kamel AIDOUNE