Mahmoud Sallah FPL

Mahmoud Sallah, chef du Front patriotique pour la libération (FPL), a été appréhendé dimanche 23 février 2025 à Qatrun, dans le sud de la Libye, près de la frontière avec le Niger. Son arrestation a été menée par les forces du maréchal Khalifa Haftar. Cinq de ses hommes ont également été capturés lors de l’opération.

Le FPL, mouvement rebelle créé après le coup d’État de juillet 2023, réclame le retour à l’ordre constitutionnel au Niger ainsi que la libération de l’ancien président Mohamed Bazoum. En juin dernier, le groupe avait revendiqué l’attaque contre le pipeline reliant le nord-est du Niger au sud du Bénin. Ces dernières semaines, le FPL était en perte de vitesse, affaibli par la reddition de plusieurs de ses membres ayant annoncé déposer les armes. L’arrestation de Mahmoud Sallah constitue donc un nouveau coup dur pour le Front patriotique pour la libération.

Pour Mahmoud Sallah, déjà à la tête d’un autre mouvement rebelle avant le FPL, l’avenir s’assombrit. Comment expliquer aujourd’hui son arrestation ? Par un événement qui s’est produit entre décembre et janvier. C’est ce qu’explique Jalel Harchaoui, chercheur au Royal United Services Institute basé à Londres, au micro du journaliste du service Afrique de RFI :

«Ce qui s’est passé, c’est que l’armée de Haftar, et plus précisément Saddam et Khaled Haftar, les deux fils les plus actifs, les deux généraux qui mènent de facto l’armée de Haftar – le père n’est plus du tout aussi actif qu’autrefois – ont pris une décision assez radicale, c’est de détruire une brigade importante qui, depuis 2016, faisait partie de leur coalition. Donc, ils sont retournés, si vous voulez, contre une composante importante, 8 000 hommes qui s’appelaient donc la Brigade 128.

Aujourd’hui, cette brigade a été complètement détruite par la violence, entre autres, et les chefs de cette brigade faisaient partie d’une tribu arabe qui s’appelle les Ouled Slimane, la même tribu que le président Bazoum, qui a été renversé en juillet 2023. Aujourd’hui que la Brigade 128 a été de facto détruite, il n’y a plus de raison d’avoir cette retenue et c’est pourquoi on assiste aujourd’hui à quelque chose qui en découle naturellement, c’est-à-dire l’arrestation d’un individu proche de l’ancien président nigérien et qui trouvait une espèce de havre de paix pour les raisons que je viens de vous dire des raisons territoriales et tribales qui n’existent plus.»

Déchu de sa nationalité

Déchu de sa nationalité nigérienne en novembre dernier par la junte militaire au pouvoir, Mahmoud Sallah voit désormais son avenir incertain. Sera-t-il extradé vers Niamey par le camp Haftar ? La question reste en suspens. Toutefois, il est à noter que les relations entre le Niger et l’Est libyen se sont renforcées ces derniers mois.

Cette dynamique s’est notamment concrétisée en août par une visite du ministre nigérien de l’Intérieur, Mohamed Boubacar Toumba, à Benghazi, à l’issue de laquelle des accords sécuritaires bilatéraux ont été réactivés.

Rfi

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