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lundi 9 décembre 2024
DébatsLa genèse de la haine envers Tamazight

La genèse de la haine envers Tamazight

« Au commencement était l’émotion. Le verbe est venu ensuite remplacer l’émotion, comme le trot a remplacé le galop. Alors que la loi naturelle du cheval est le galop, on lui fait avoir le trot. » Écrivait Céline.

J’adapte donc Céline et j’écris qu’au commencement, était Tamazight. L’Arabe est venu ensuite remplacer Tamazight. Alors que la langue naturelle de l’Afrique du Nord était Tamazight, on lui fait apprendre l’arabe.

À Jijel, des parents s’indignent et refusent que leurs enfants suivent des cours de Tamazight.

 » On n’est pas obligé », s’exclamait une dame devant le micro de la chaîne de Chourouk News.

La chaîne info est dépêchée sur place, devant le portail de l’école pour recueillir les avis des quidams, leurs incartades, leur irrévérence et leur déconsidération à autrui. Leurs allégations dénotent un racisme enraciné, cultivé, transmis en héritage.

Devant le micro de Chourouk News, tout le monde le sait, on vend sa dignité au rabais. On met toute son énergie à haïr et à vomir son venin. C’est dans ce pays sans foi ni loi que des parents d’élèves sans conscience ni remords essayent de briser Tamazight et tout ce qu’elle véhicule comme culture civilisation. Pour eux, le parfait programme, c’est l’arabe, l’islamisme, la haine et le refus de leur identité sans qu’ils le sachent.

« Ils vont faire quoi avec ?  » s’offusque une autre dame. On sent, dans ces paroles, le mépris et l’arrogance. On devine aussi que l’option  » matière facultative » est mise par les décideurs exprès pour permettre à qui veut le rejet de Tamazight, naturellement, volontairement, librement.

Tamazight, cette langue qui obsède le pouvoir. Il l’enferme et la séquestre dans un îlot de singularités entouré de barbelés, refusant son utilisation dans les hautes sphères, consolidant par tous les moyens la suprématie de l’Arabe.

On annonce une infinité de mesures pour sa réhabilitation, mais on continue de cultiver les réticences, de nourrir une détestation générale, d’entretenir savamment l’idée de son inutilité.

Tout est bon contre Tamazight. On la renie, on l’interdit, on emprisonne ceux qui l’écrivent. Puis, on lui accorde des moments éphémères de bonheur, des miettes de reconnaissance pour mieux lui tordre le cou sur l’autel de la réconciliation du pouvoir islamisme.

Mon Dieu, combien me répugnent ces personnes qui par hypocrisie font semblant de s’efforcer à prononcer quelques mots en cette langue, puis lâchent :  » Je voudrais bien, tu vois, mais je n’y arrive pas ».

Vous partagez sans aucun doute, ma révolte et mon indignation à l’encontre de ces ennemis du progrès, de la tolérance, de l’ouverture sur l’autre. Ces gens qui font toujours obstacle aux luttes des causes justes et qui ont un jugement négatif sur un legs linguistique naturel.

Le hidjab ? Oui.

L’épanouissement ? Non

L’arabisation ? Oui.

Tamazight ? Non

Le djihad ? Oui.

La paix ? Non.

Et si les tsunamis et les ouragans pouvaient dévaster rien que les intolérants, les sectaires et les étroits d’esprits ?

Katia Bouaziz

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