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vendredi 22 novembre 2024
A la uneFarid Alilat, journaliste de Jeune Afrique, expulsé d'Algérie sans justification (Récit)

Farid Alilat, journaliste de Jeune Afrique, expulsé d’Algérie sans justification (Récit)

Le 13 avril 2024, Farid Alilat, journaliste algérien travaillant pour le magazine panafricain Jeune Afrique, a été expulsé de son pays natal sans explication officielle. Dans un témoignage sur son compte Facebook, il relate son interpellation et sa rétention de plus de 11 heures à l’aéroport international d’Alger.

Arrivé le 12 avril pour un séjour professionnel, M. Alilat a été immédiatement pris en charge par les services de la Police aux Frontières (PAF) et conduit dans les locaux de la Police Judiciaire (PJ) de l’aéroport. “On me demande d’éteindre mes téléphones avant de me les confisquer. J’attends dans cette salle pendant des heures, témoigne-t-il.

S’en est suivie une longue audition où les officiers l’ont interrogé sur son parcours, ses voyages, ses rencontres en Algérie, ses écrits pour Jeune Afrique, ainsi que sur le Mouvement de l’Ancienne Armée (MAK) et les opposants algériens à l’étranger. “On m’interroge encore sur mes écrits sur Jeune Afrique, sur mes publications sur Facebook et sur Twitter, sur mes antécédents judiciaires en Algérie et en France”, rapporte le journaliste.

Malgré sa collaboration et l’absence d’éléments compromettants, M. Alilat a été contraint de rester dans les locaux de la PJ jusqu’à 6h30 du matin. “Vers 6h30 du matin, deux officiers se présentent. Ils me remettent mes bagages, mes deux téléphones et mon ordinateur et me demandent de les suivre”, décrit-il.

Le journaliste a ensuite été escorté jusqu’à l’avion d’Air France à 7h00, sans aucune explication écrite ou verbale justifiant son expulsion. “Je suis donc expulsé de mon pays sans aucune justification verbale ou écrite. Je n’ai reçu aucun document écrit d’une quelconque autorité algérienne pour justifier cette décision arbitraire, illégale et anti-constitutionnelle”, dénonce-t-il.

Farid Alilat, qui ne possède que la nationalité algérienne, craint désormais de ne plus pouvoir retourner dans son pays, même pour des raisons familiales. “Demain, que va-t-il se passer si je décide d’y retourner ?”, s’interroge-t-il, évoquant la possibilité d’une arrestation ou d’un retrait de son passeport.

Cette expulsion sans motif officiel soulève des questions sur la liberté de la presse en Algérie et le traitement réservé aux journalistes critiques envers le pouvoir. Bien que n’ayant subi “aucun mauvais traitement” durant sa rétention, Farid Alilat dénonce une décision “arbitraire, illégale et anti-constitutionnelle” à l’encontre d’un journaliste exerçant son travail de manière “libre et indépendante”.

Kamel AIDOUNE

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