Lorsqu’on voit tous ces scandales étalés à longueur de colonnes à la «UNE » des journaux, réseaux sociaux et télévisions, et lorsqu’on voit toutes ces « opérations coups de poing» qui sentent le « règlement de compte » contre toutes et tous ceux qui s’opposent au régime actuel, on se demande si réellement il y a une justice dans notre pays, l’Algérie.
Des sentiments où s’entremêlent inquiétudes et espoirs, joie et peine sont ressentis chaque jour par les Algériennes et Algériens, pendant que des opérations anticorruptions sont menées tambour battant par des «officines» sous injonctions diverses qui rendent la situation des plus nauséabondes et des plus difficiles à y voir clair…
Que comprendre des «arrestations hyper médiatisées» des officiers militaires et de leur libération quelques semaines après sans crier gare ?
Quels messages veut-on adresser à l’opinion désabusée par toutes ces «scènes cowboyennes» d’arrestations filmées de journalistes, blogueurs, militants politiques acteurs, footballeurs…. Et de certaines « libérations » au moment où d’autres sont maintenus en mandat de dépôt ?
Qui donne les ordres ? Qui juge ? C’est quoi tout ce Cinéma ?
Comment on est arrivé à ce stade de la dégradation ?
Un vrai cauchemar ! Il s’agit d’un cauchemar sorti tout droit d’un film d’horreur, fomenté et mis en scène par une puissance démentielle aux seules fins de s’accaparer les richesses de l’Algérie.
Est-il possible qu’un peuple qui a combattu et vaincu l’une des plus puissantes forces du monde puisse aujourd’hui subir le diktat d’une poignée d’individus sans foi ni loi ?
Doit-on se taire et laisser ces fossoyeurs faire ?
Le pays est mis à sac, ses richesses naturelles bradées, notre souveraineté piétinée sous les gros sabots de l’aveugle aventurisme. N’y aurait-il pas un sursaut d’orgueil ?
Arrêtons de nous considérer comme un peuple immature. Ce mensonge est trop gros ; la pilule est trop grosse pour pouvoir y être avalée. Le peuple algérien n’est pas dupe ; il est même mature. Si, aujourd’hui, il observe calmement, demain si les choses restent en l’état, il montrera sa colère.
Trop, c’est trop ! Sans aucun état d’âme, et toute honte bue, nos gouvernants actuels sont accusés au grand jour par les médias étrangers (surtout français) de corruption, de blanchiment d’argent, d’achats de biens immobiliers dans des quartiers huppés de la capitale française. Nos ennemis d’hier, devenus par enchantement des protecteurs intéressés des membres « cartés » de la nomenklatura algérienne, et des alliés économiques du pouvoir d’Alger !
Des capitaux sont transférés dans des banques étrangères en toute impunité, sans que la justice algérienne se s’en saisisse. Nos ports et aéroports sont devenus des passoires au vu et au su de tout le monde.
De véritables barons proches du pouvoir sont confortablement installés sur des fortunes colossales d’origines indéterminées. Des signes ostentatoires de richesse agressant chaque jour l’Algérien lambda, comme ces villas somptueuses construites sur le dos du peuple, alors que la misère s’installe à l’intérieur du pays !
Ou est-il ce président de la République ?
Ne peut-il pas se montrer devant le peuple et dire BASTA aux gouvernants actuels ?
Des scandales sans précédent sont le lot du quotidien. Sommes-nous égaux devant la justice algérienne ? Oh que NON !! Nous savons tous, et il n’est un secret pour personne pour dire que seuls les petits poissons sont jetés à la vindicte populaire, les gros requins nagent toujours dans les eaux troubles.
À quoi aura servi la révolution dont nous venons de commémorer le 64e anniversaire ? À quoi aura servi le sacrifice suprême de nos chouhadas ? Nos valeureux martyrs doivent dans ces moments douloureux, du fond de leurs tombes s’y retourner.
Où est-il ce « magistrat suprême » censé lire, dire et faire justice au nom du peuple ? Cloué sur un fauteuil roulant, malheureusement !
Des ministres et hauts commis de l’État, civils et militaires sont accusés de corruption sans que la « justice » ne s’en saisisse. Il serait fastidieux de rappeler les méfaits de ces ministres et « hauts gradés de l’armée » tant ils sont nombreux. Les dernières révélations ne sont que la face cachée de l’iceberg. Un leurre ! Le fruit ne nourrit plus, il pourrit !
Arrêtons ce jeu pervers, et si les choses se prolongent, nous irons à grands pas de l’heure, où nul, quoi que nous fassions, ne pourra extirper le mal qui ronge le pays.
N’ayant plus peur des mots ; celui qui vole son peuple ne peut être qu’un traître de la nation.
D’où viennent-ils ces gouvernants ? Ont-ils oublié les principes de la révolution ?
N’étaient-ils pas juges et condamnaient à la peine de mort ceux qui touchaient à l’argent des cotisations ?
Connaissaient-ils le réseau et les porteuses de valise, des militantes françaises qui franchissaient les frontières de la Belgique, l’Allemagne et l’Italie avec les cotisations relevées des salaires des travailleurs algériens qui étaient soumis aux durs travaux des mines et autres usines. Cet argent qui arrivait toujours à bon port servait la cause nationale.
Le chef d’État, le gouvernement avec ses ministres, walis, cadres dirigeants d’entreprises, les députés et autres sénateurs « issus du peuple », ne sont-ils pas responsables devant le peuple algérien ? Bizarrement, cela fait rappeler ces « colons » qui volaient et confisquaient les terres des Algériens du 2e collège au nom de la république, et ces « Beni Oui-Oui » qui ornaient de leurs beaux burnous les salons du palais CARNOT durant la période coloniale !
Pendant ce temps, et en application du programme de « fakhamatouhou » en matière de promotion de l’état de droit, des prisons civiles (81 aux dernières nouvelles !!) sont construites à travers les quatre coins du pays pour les « petites gens » que sont la grande majorité des Algériens. Est-ce cela l’avenir qu’on prépare aux enfants de ce pays ? Une Algérie de «Prisons» sans justice…
Dr AMOKRANE Lakhdar