RÉSOLUTIONS POUR 2019…
Et si tous ensemble on se décidait à….
Quelques jours à peine avant la « théorique » convocation du corps électoral pur l’élection présidentielle toute aussi « théorique » pour 2019, le « pauvre citoyen » algérien se demande encore qui est vraiment la dernière carte du système pour le sauver évidemment et s’interroge de savoir qui serait l’heureux élu ? Il est difficile de répondre sinon d’essayer de comprendre la démarche sans renchérir sur le cheminement du possible successeur de Bouteflika 4.
Comme depuis 1962, ça sera encore l’ère des rusés sans drapeau, d’hommes qui se connaissent sur le bout des doigts depuis longtemps dans des positions claniques souvent opposées et comme à la guerre, la méfiance est mère de sûreté.
Même si les temps ont changé, on ne se préoccupe que du pouvoir, même dans sa forme squelettique et des alliances claniques qui peuvent pour les uns les y maintenir et pour les autres les faire accéder.
Pour le commun des mortels, c’est l’opacité la plus totale et tant mieux, c’est l’œuvre d’excellents stratèges et de calculateurs sans pareils.
Pour une certaine presse (écrite, TV et électronique) sous le verrou du même système, désinformer les citoyennes et citoyens est un « travail » très bien payé. La désinformation peut aller très loin, jusqu’à la responsabilité de défendre les « intérêts supérieurs du pays », qui se confondent souvent avec ceux des lobbys.
Le système qui est très fragile avec des hommes qui se croient costauds, fait fi des lois, mais se sert de la force et puissance publique contre les lois, y compris la constitution. Les rusés utilisent des circulaires comme une onction d’une main invisible.
Que dire, alors, des embuscades organisées par le système Bouteflikien contre l’opposition politique véritable sinon que la tentation autoritaire du régime apparaît dans toute sa laideur, malgré ses tentatives de les draper de légalité et légitimité que lui-même n’a jamais respectées ?
Est-il besoin, ici, de rappeler toutes les attaques et accusations gratuites lancées contre toute opposition à la feuille de route de ce régime finissant !
Et si tous ensemble en 2019, l’on se disait tout, les yeux dans les yeux, comme certains partis politiques, militants associatifs, journalistes, universitaires… promettent de le faire publiquement à chaque fois !
Et si tous ensemble en 2019, l’on écrivait, disait tout ce qui se passe, se dit dans les coulisses, dans le sérail, dans les bureaux et les officines !
Et si tous ensemble en 2019, l’on sortait de l’ombre tous les cris et chuchotements, susurre, ballons-sondes, bruits, rumeurs, ragots de concierges et diversions qui pullulent dans les arcanes d’El Mouradia (aujourd’hui dans la résidence médicalisée de Zeralda) et qui sont destinés à empester la vie des Algériens !
Et si tous ensemble en 2019, l’on criait haut et fort et dénonçait tout ce qui se fait contre le peuple (surtout sa jeunesse) au nom de l’État et des « intérêts supérieurs » du peuple algérien !
Et si tous ensemble en 2019, l’on devenait délateurs, en dénonçant les alliances opaques et scandaleuses, les divisions qui se trament dans les institutions de la république !
Et si tous ensemble en 2019, l’on dénonçait toutes les tutelles (dignes du parti unique), les bureaucraties et les rentes qui ont repris leur pouvoir d’énoncer la vérité !
Comment s’interdire de déblatérer, tous ensemble, quand un chef d’État imposé au peuple et au pays depuis 1999 se permettait toutes les attaques et invectives contre le peuple algérien traité de médiocre, le citoyen de pourri et sale, l’état algérien accusé d’être la cause de la première violence lors de la tragédie nationale… Mais, il n’était pas encore au pouvoir en ces temps-là ; il se défendait depuis sa traversée du désert dans les palais des émirats du Golfe.
En s’attaquant aux partis politiques, à la presse, aux libertés et à la constitution, le système Bouteflikien s’attaque en fait, aux espérances de la nouvelle génération d’un système politique nouveau des libertés fondamentales. C’est aussi pour se montrer costaud et donner suite à des oukases en forme de réformettes politiques, de violations de la constitution… C’est le règne de l’arbitraire, de l’oligarchie et de la dictature civilisée nous dit-on !
Ce sont des symptômes d’un système fragilisé avec des hommes qui se croient forts.
Alors, ne lâchons pas prise. Dénonçons et agissons…tous ensemble en 2019.
Dr Lakhdar AMOKRANE