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mardi 17 juin 2025
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France : LFI appelle les opposants à voter sa motion de censure

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Mélenchon

Le groupe parlementaire La France Insoumise (LFI) appelle « tous les opposants » à voter la motion de censure qui sera soumise au vote mercredi à l’Assemblée nationale.

« Le budget qu’est en train de présenter monsieur Bayrou est pire que le budget présenté par monsieur Barnier et donc mérite à lui seul la censure », a plaidé la présidente du groupe, Mathilde Panot, dans une déclaration à la presse après que le Premier ministre a fait usage, à deux reprises, du 49.3 ce lundi après-midi.

La députée du Val-de-Marne estime que cette motion de censure « permettra définitivement de clarifier qui est dans l’opposition à ce gouvernement et propose une alternative en rupture avec le macronisme, et qui est le supplétif des macronistes et continue dans un soutien sans participation à ce gouvernement ».

Elle confirme de fait le dépôts de « deux motions de censure » pour s’opposer aux « coups de force » opérés par l’Exécutif.

Mathilde Panot pointe ouvertement les socialistes qui ont déjà annoncé qu’ils ne voteront pas la censure et assure que leur positionnement les conduira à se retrouver « isolés du reste du Nouveau front populaire » et « en rupture avec ce qui a été promis ».

Et de poursuivre : « Le Rassemblement national joue aussi un jeu trouble en essayant de se cacher sur le fait qu’eux aussi risquent de ne pas voter la censure ».

Mathilde Panot accuse, à cet effet, les députés d’extrême-droite de jouer « le rôle d’assurance-vie du système » et de permettre la « possibilité de continuer la politique macroniste ».

Ces déclarations interviennent alors que les écologistes et les communistes ont déjà annoncé qu’ils voteront la censure du gouvernement de François Bayrou.

Si les socialistes se sont accordés pour ne pas la voter, le Rassemblement national ne fera son choix que mercredi, quelques heures avant l’ouverture de la séance au Palais Bourbon.

Pour rappel, deux motions de censure ont été déposées ce lundi après-midi contre François Bayrou après qu’il a utilisé le 49.3 pour faire adopter le budget 2025 et le premier volet du budget de la sécurité sociale, sans passer par le vote.

Anadolu

Une dizaine d’auteurs français refuse de participer au déjeuner de « L’Express » avec Bardella

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Bardella
Jordan Bardella, on ne débat pas avec le diable.

Le magazine « L’Express » convie chaque année à un déjeuner les plus gros vendeurs de livres. Kamel Daoud, Mélissa Da Costa, Joël Dicker… ont refusé de participer à ce déjeuner au côté du chef du RN.

Plusieurs écrivains, parmi les plus gros vendeurs de livres en France, ne participeront pas au déjeuner organisé, mercredi 5 février, à Paris par le magazine L’Expressa appris France Inter(Nouvelle fenêtre) auprès des principaux concernés, confirmant une information de Libération. Ils s’opposent ainsi à la présence de Jordan Bardella, président du Rassemblement national, invité après la parution de son autobiographie Ce que je cherche, publiée chez Fayard et vendue à 140 000 exemplaires.

Parmi les auteurs qui ne participeront pas figurent Kamel Daoud, prix Goncourt, Gaël Faye, prix Renaudot, Miguel Bonnefoy, prix Femina, Sandrine Collette, prix Goncourt des Lycéens, Olivier Norek, prix Renaudot des lycéens, mais aussi Melissa Da Costa, Valérie Perrin, David Foenkinos, Joël Dicker, Franck Thilliez, Cédric Sapin-Defour, auteur du best-seller Son odeur après la pluie, Thomas Schlesser, auteur du best-seller Les Yeux de Mona (Albin Michel), ou encore Philippe Collin, Le barman du Ritz (Albin Michel).

« Pas question de banaliser le mal »

« Que Bardella écrive des livres, qu’il les vende, qu’il ait des millions d’électeurs, c’est une chose. Mais boire du champagne avec lui et poser à côté de lui, c’en est une autre », confie un écrivain à France Inter en référence à la traditionnelle photo organisée. « Pas question de banaliser le mal », explique un autre écrivain qui ne sera pas présent.

Selon les informations de France Inter obtenues auprès d’une source proche qui souhaite rester anonyme, Amélie Nothomb sera présente à l’événement. La direction de L’Express n’a pas souhaité communiquer la présence de ceux qui ont confirmé : « Nous invitons les auteurs de notre palmarès, explique le directeur de la rédaction de L’Express, Eric Chol. Ce qui veut dire que nous invitons aussi des gens que nous combattons dans les pages du journal ».

Le magazine L’Express convie chaque année à un déjeuner les plus gros vendeurs de livres. D’ordinaire, la liste compte une quarantaine d’invités, dont une trentaine viennent accompagnés de leurs éditeurs.

Francetvinfos

La Turquie accueille 15 prisonniers palestiniens libérés par Israël

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Wael Naim Ahmad Al-Jaghoub
Wael Naim Ahmad Al-Jaghoub a été libéré hier après 24 ans de détention ! Figure du mouvement des prisonnier•es palestinien•nes

La Turquie a accueilli sur son sol quinze prisonniers palestiniens récemment libérés dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. C’est ce qu’a annoncé ce mardi 4 février le chef de la diplomatie turque.

Il y a quelques jours, quinze Palestiniens ont été transférés en Turquie après avoir été libérés dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas. Ils ont emprunté la route via Le Caire, où la Turquie leur a délivré un visa.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a confirmé l’information lors d’une conférence de presse tenue à Ankara avec son homologue égyptien, Badr Abdelatty. Cependant, ni la date exacte de leur arrivée ni le lieu de leur arrivée en Turquie n’ont été précisés. Ce transfert de prisonniers fait partie d’un engagement de la Turquie à accueillir certains des Palestiniens libérés, dans un contexte où l’accord de cessez-le-feu empêche leur séjour dans les territoires palestiniens occupés.

Les autorités turques, par l’intermédiaire de l’agence Anadolu, ont annoncé qu’il s’agissait dans un premier temps de quinze personnes, en précisant que des mesures avaient été prises pour assurer une vie paisible et sécurisée aux Palestiniens sur le sol turc. Cette démarche est perçue comme un geste de soutien d’Ankara envers l’accord de cessez-le-feu et, plus largement, envers la cause palestinienne dans le cadre de la guerre qui déchire Gaza depuis plusieurs mois. En effet, la Turquie est l’un des pays qui a pris position de manière active en faveur des Palestiniens, soutenant fermement leurs droits dans ce conflit.

Le soutien de la Turquie à l’accord de trêve ne se limite pas à l’accueil de prisonniers palestiniens. En novembre 2011, Ankara avait déjà facilité l’accueil de prisonniers palestiniens libérés en échange de la libération du soldat israélien Gilad Shalit, retenu pendant cinq ans dans les territoires palestiniens. Cet échange avait permis la libération de plus d’un millier de Palestiniens, dont certains avaient été accueillis en Turquie. Hakan Fidan a d’ailleurs rappelé ce précédent, soulignant l’engagement historique de la Turquie dans de telles démarches humanitaires.

Le week-end dernier, la Turquie avait confirmé sa disposition à accueillir certains Palestiniens libérés par Israël dans le cadre de l’accord avec le Hamas. Ce geste, selon Fidan, illustre le soutien indéfectible d’Ankara aux Palestiniens dans le cadre du conflit à Gaza. Cette libération intervient dans un contexte marqué par des efforts diplomatiques et des interventions humanitaires, notamment l’implication de la Turquie dans la libération de prisonniers détenus par le Hamas.

Fin janvier, cinq ressortissants thaïlandais, enlevés par le Hamas, ont été libérés grâce à l’intervention directe du président turc Recep Tayyip Erdoğan, qui avait personnellement reçu une délégation du Hamas à Ankara, en présence de son ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan et du chef des services de renseignement turcs.

Dans le cadre de l’accord de trêve entre Israël et le Hamas, une première phase de six semaines a permis la libération de plusieurs otages israéliens, dont huit ont été tués. En contrepartie, Israël a relâché près de 1 900 prisonniers palestiniens, dont une partie a été transférée à Gaza et l’autre en Cisjordanie. Cette dynamique a également conduit à la libération de trois otages israéliens capturés lors de l’attaque du 7 octobre 2023. En réponse, Israël a libéré 182 Palestiniens et un Égyptien, dont une majorité a été transportée à Gaza. Ces échanges illustrent la complexité des négociations en cours et l’implication de la Turquie comme acteur clé dans la médiation de cette crise.

Ainsi, à travers ces gestes d’accueil et de médiation, la Turquie continue de jouer un rôle crucial dans les efforts internationaux visant à apaiser le conflit israélo-palestinien et à soutenir les Palestiniens dans ce contexte de guerre dévastatrice à Gaza.

La rédaction

L’Algérie et Israël : une question de dignité palestinienne, pas de diplomatie

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Palestine
Image par hosny salah de Pixabay

En 2025, la question de la normalisation des relations entre les pays arabes et Israël continue de se diviser. Alors que certains États arabes ont opté pour un rapprochement avec l’État hébreu — motivés par des considérations économiques, sécuritaires ou stratégiques —, l’Algérie persiste dans sa position de principe : tant que l’occupation israélienne de la Palestine perdure, il ne pourrait être question de normalisation avec Israël.

Cette position, loin d’être un simple alignement sur une ligne idéologique, est un acte de résistance à une diplomatie mondialisée qui semble avoir oublié les principes fondamentaux du droit international et de la dignité humaine.

L’Algérie ne se contente pas d’être une spectatrice silencieuse de l’évolution géopolitique, mais revendique une posture de principe, marquée par une fidélité indéfectible aux valeurs qui ont nourri son combat pour l’indépendance. La normalisation des relations avec Israël, telle qu’elle est menée par certains pays arabes, est perçue par Alger comme une trahison des droits inaliénables du peuple palestinien, qui, depuis des décennies, lutte pour sa souveraineté, sa liberté et son existence dans les frontières qu’il a définies.

La normalisation, un piège diplomatique ?

L’accord d’Abraham signé entre Israël et plusieurs pays arabes en 2020 a marqué un tournant dans les relations Israël-Monde arabe. Si cet accord a été salué par certains comme un pas vers la paix, d’autres y voient un compromis sur les principes fondamentaux de justice et de solidarité. À l’aube de 2025, plusieurs autres pays du Golfe suivent la même voie, confortés par des promesses de prospérité économique et de sécurité renforcée. Mais pour l’Algérie, cette normalisation sans résolution de la question palestinienne est une aberration.

La diplomatie algérienne ne cède pas à ce qui pourrait apparaître, pour certains, comme une évolution naturelle des relations internationales. Pour elle, la paix ne se bâtit pas à coup de contrats commerciaux, mais sur la justice. Et cette justice exige, en premier lieu, la reconnaissance des droits du peuple palestinien. Tant qu’Israël ne reconnaît pas la Palestine comme un État libre et souverain, l’Algérie reste fermement opposée à toute normalisation.

Cette position n’est pas seulement un héritage idéologique de la guerre de libération, elle s’enracine profondément dans une conviction plus large : celle que la paix n’est véritablement possible que lorsque les droits de tous les peuples sont respectés, et que la La dignité humaine n’est pas une monnaie d’échange dans des accords diplomatiques.

La terre palestinienne : une question de dignité

Lorsqu’on parle de la Palestine, il ne s’agit pas d’une question géopolitique parmi d’autres. La Palestine n’est pas une simple ligne sur une carte, mais une cause de justice. L’Algérie le comprend mieux que quiconque : son propre parcours de lutte pour l’indépendance et contre l’occupation coloniale l’a conduite à défendre les principes universels de liberté et de souveraineté. L’Algérie ne peut donc se résoudre à voir la Palestine réduite à un enjeu de pouvoir entre grandes puissances ou à un objet de marchandage dans les discussions diplomatiques. On ne vend pas une terre sur laquelle marche un peuple.

Cette phrase, qui résume la position algérienne, n’est pas une simple formule rhétorique. Elle incarne le refus catégorique de toute négociation qui légitimerait l’occupation israélienne. La terre de Palestine appartient aux Palestiniens, et ce droit ne peut être négocié ni vendu en échange de quelques bénéfices économiques ou sécuritaires. Il s’agit là d’une question de justice fondamentale, de respect des droits humains et de dignité nationale.

Une solidarité historique, mais aussi un engagement moral

Il est essentiel de comprendre que l’Algérie, en tant que nation, n’agit pas par simple solidarité idéologique ou politique avec le peuple palestinien, mais plutôt par un engagement moral et historique. Après avoir mené une lutte de plusieurs décennies pour son indépendance, l’Algérie a toujours vu dans la cause palestinienne un miroir de son propre combat. Elle se reconnaît dans cette résistance à l’occupation et cette quête de souveraineté. L’Algérie a payé un lourd tribut pour son indépendance, et elle sait que la justice pour la Palestine ne peut être négociée contre des intérêts immédiats.

La solidarité algérienne avec la Palestine n’est donc pas une posture diplomatique parmi d’autres, mais un engagement profond, inscrit dans la mémoire collective de la nation. La Palestine est le symbole de la lutte pour l’autodétermination, pour la liberté d’un peuple opprimé. C’est une cause qui va au-delà des enjeux géopolitiques de la région et qui se connecte à la lutte universelle contre l’injustice.

L’Algérie : le dernier rempart de la dignité palestinienne ?

Dans un monde où les réalités géopolitiques changent rapidement et où les stratégies diplomatiques se façonnent à la lumière de nouvelles alliances, l’Algérie se trouve dans une position unique. Elle est, peut-être, le dernier rempart de la dignité palestinienne dans le monde arabe. Tandis que d’autres pays semblent se résoudre à des compromis, à accepter la réalité de l’occupation sous prétexte de la stabilité régionale, l’Algérie maintient une ligne droite, refusant de sacrifier les principes au profit de la paix diplomatique.

L’Algérie rappelle ainsi, par sa position intransigeante, que la paix ne peut exister sans justice. Elle refuse de participer à une diplomatie de façade où la Palestine serait reléguée au rang de simple variable d’ajustement dans le jeu des intérêts internationaux. Et surtout, l’Algérie ne se résigne pas à accepter que les souffrances d’un peuple, qui lutte pour son droit à la liberté, soient effacées sous le poids des accords et des concessions.

Les critiques de cette position ne manquent pas. Certains accusent l’Algérie de rester figée dans un passé révolu, d’être aveugle aux nécessités d’un monde interconnecté où la diplomatie pragmatique semble être la seule voie pour la paix. Mais pour l’Algérie, la paix véritable ne peut être fondée sur l’oubli de la souffrance d’un peuple. Elle est intransigeante, mais cette intransigeance est celle de la vérité, celle qui dit que tant que l’occupation israélienne persistera, la normalisation avec Israël ne sera pas une option.

Un engagement moral, une dignité inébranlable

La diplomatie algérienne, en 2025, repose sur un principe fondamental : la dignité palestinienne ne peut être sacrifiée . L’Algérie ne vendra pas cette dignité contre des contrats économiques ou des promesses de sécurité. Elle n’acceptera pas qu’une terre occupée, une terre sur laquelle marchent des millions de Palestiniens, soit utilisée comme monnaie d’échange dans le cadre d’une diplomatie pragmatique. On ne vend pas une terre sur laquelle marche un peuple.

L’Algérie, fidèle à ses principes, maintient donc une ligne de résistance à l’occupation israélienne et aux compromissions diplomatiques qui pourraient être faites au nom de la stabilité ou de la paix. Tant que la Palestine n’aura pas retrouvé sa liberté et sa souveraineté, l’Algérie continue de rappeler au monde que la paix ne peut se construire que sur la justice, et que la dignité d’un peuple n’est pas négociable.

« La paix ne se construit pas sur les ruines des droits d’un peuple ; elle se forge dans le respect de sa dignité et de son droit à la liberté. »

Dr A. Boumezrag

Rapport « Tunisie 2021-2024 : coup d’arrêt à la transition démocratique et montée des périls »

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Kais Saied

Face à la dégradation alarmante des droits de l’homme et de l’État de droit en Tunisie, un nouveau rapport intitulé « Tunisie 2021-2024 : coup d’arrêt à la transition démocratique et montée des périls » est publié aujourd’hui. Ce document dresse un état des lieux détaillé de la régression démocratique que traverse la Tunisie depuis le coup de force de KaÏs Saïed, le 25 juillet 2021, marquée par une concentration du pouvoir, une répression accrue et un affaiblissement inquiétant des institutions.

Fruit d’un travail de documentation approfondi réalisé par des juristes, des défenseurs des droits humains et des observateurs indépendants, ce rapport met en lumière les principales violations des droits fondamentaux survenues ces trois dernières années.

Il analyse en détail les conséquences de la dérive autoritaire du régime du président Kaïs Saïed et souligne l’urgence d’une mobilisation nationale et internationale pour préserver les acquis démocratiques remportés après la révolution de 2011.

Principaux constats du rapport :

  • Concentration excessive du pouvoir : démantèlement des institutions démocratiques, dissolution du Parlement, modification unilatérale de la Constitution.
  • Répression judiciaire et arrestations arbitraires : instrumentalisation de la justice pour persécuter les opposants politiques, les journalistes et les militants.
  • Censure et atteintes à la liberté d’expression : application abusive du décret-loi 54-2022 pour museler la presse et intimider les critiques du régime.
  • Marginalisation des partis politiques et de la société civile : restrictions accrues sur les associations et contrôle des financements étrangers.
  • Manipulation des élections et faible participation : élections législatives et présidentielle marquées par un contrôle étroit d’une instance électorale non-indépendante, des modifications juridiques unilatérales et un taux d’abstention record dépassant les 70 %. Ces scrutins, dépourvus de garanties démocratiques ont renforcé la personnalisation du pouvoir.
  • Crise économique et sociale : hausse des inégalités, criminalisation des mouvements sociaux et augmentation des restrictions sur les libertés publiques.

Le rapport alerte sur les risques d’une dérive vers un régime autoritaire consolidé et propose une série de recommandations pour rétablir l’État de droit en Tunisie. Parmi celles-ci : l’abrogation des lois répressives, la restauration d’un système judiciaire indépendant, la garantie de la liberté d’expression et l’organisation d’élections libres et transparentes.

À travers cette publication, les auteurs appellent la communauté internationale, les institutions démocratiques et la société civile à redoubler d’efforts pour soutenir les acteurs engagés en Tunisie et exiger des réformes immédiates visant à garantir les droits fondamentaux de toutes les citoyennes et tous les citoyens tunisiens. 

Voix Med Radio-TV : avec Atmani, un des pionniers de la chanson kabyle

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Atmani

Rencontre avec un des pionniers de la chanson kabyle, Atmani, parcours et temoignages, invité de Nacer Abassi dans son émission : choeurs et corde

Initiée par un collectif associatif épris de culture et de liberté de ton, Voix-Med se veut un espace ouvert sur la Méditerranée et la culture amazighe dans toute sa richesse.

https://www.youtube.com/live/kONx5WO2V7s

Tensions franco-algériennes : Tebboune droit dans ses bottes

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Tebboune

Dans une interview exclusive accordée au quotidien français L’Opinion, le président algérien Abdelmadjid Tebboune aborde sans détour la crise diplomatique aiguë qui secoue les relations entre l’Algérie et la France depuis plusieurs mois.

Le ton est  grave, a l’échelle de l’état de dégradation avancé  que connaissent les relations entre les deux pays.

 Mais si le chef de l’État algérien reste inflexible,  droit dans ses bottes quant aux  principes qui doivent guider les relations franco-algériennes, on sent dans le choix de ses mots  une inclination à la recherche de l’apaisement, à calmer le jeu. On est loin du discours belliqueux colérique et hargneux prononcé, il y a presqu’un mois, devant la représentation nationale.

 Il y a, visiblement, chez Abdelmadjid Tebboune un désir de ne pas insulter l’avenir. De provoquer un appel d’air pour un retour a la normal, en donnant la chance à un dialogue constructif entre lui et son homologue français, Emmanuel Macron.

 « Je maintiens le cheveu de Muʿawiya », usant d’une cpression métaphorique puisée dans la littraire arabe  pour décliner » (son) état d’esprit pour ne pas tomber dans une séparation qui deviendrait irréparable ». Il explique, ce faisant, qu’il n’y a qu’un pas vers la  rupture des relations entre les deux pays qu’il se garde bien de sauter. 

Dans ses reponses aux questions du journaliste de l’Opinion, Tebboune ne mâche pas ses mots. Il établit un constat alarmant sur l’ambiance « délétère » qui caractérise les relations entre Paris et Alger.

 « Le climat est délétère, nous perdons du temps avec le Président Macron », lance-t -il, avec une pointe de dépit non dissimulée. Sur la même lancée, il se lance dans une série de récriminations, s’en allant  déplorer   l’interruption du dialogue politique, le blocage du travail des historiens sur le dossier de la mémoire et les « déclarations hostiles » de certains responsables politiques français, la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental. 

 » Le climat est délétère, nous perdons du temps avec le Président Macron. Nous avions beaucoup d’espoirs de dépasser le contentieux mémoriel. C’est pour cela que nous avons créé, à mon initiative, une commission mixte pour écrire cette histoire qui nous fait encore mal. Et pour dépolitiser ce dossier. J’ai même reçu deux fois l’historien Benjamin Stora. Il a toute mon estime et réalise un travail sérieux avec ses collègues français et algériens sur la base des différentes archives bien que j’aie déploré que l’on n’aille pas assez au fonds des choses. Nous avions aussi établi une feuille de route ambitieuse après la visite en août 2022 de mon homologue français, suivie de celle Elisabeth Borne, alors Première ministre, une femme compétente connaissant ses dossiers. Mais, plus rien n’avance si ce n’est les relations commerciales. Le dialogue politique est quasiment interrompu », dira A. Tebboune.

 « Il y a des déclarations hostiles tous les jours de politiques français comme celles du député de Nice, Eric Ciotti, qui qualifie l’Algérie d’« Etat voyou » ou du petit jeune du Rassemblement national [Jordan Bardella] qui parle de « régime hostile et provocateur ». Et ces personnes aspirent un jour à diriger la France… Personnellement, je distingue la majorité des Français de la minorité de ses forces rétrogrades et je n’insulterai jamais votre pays », enchaîne-t-il, dénonçant les campagnes hostiles contre l’Algerie alimentée par les réseaux  mediatico-politique  de la droite dure et de l’extrême droite.

Le Sahara occidental, point de rupture

Le président algérien révèle que la décision de la France de reconnaître la « marocanité » du Sahara occidental a été le point de départ de cette crise. Il affirme avoir prévenu le président Macron de la « grave erreur » que cela constituerait.

« Nous avons parlé avec le Président Macron plus de 2 heures 30 en marge du sommet du G7 à Bari, le 13 juin dernier. Il venait de perdre les élections européennes et avait annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale. Il pensait — de bonne foi — qu’il pouvait compter sur les voix des Français originaires du Maroc et de l’Algérie pour, à l’issue du scrutin législatif, former une alliance centriste lui permettant de poursuivre sa politique. Il m’a alors annoncé qu’il allait faire un geste pour reconnaître la « marocanité » du Sahara occidental, ce que nous savions déjà. Je l’ai alors prévenu : « Vous faites une grave erreur ! Vous n’allez rien gagner et vous allez nous perdre. Et vous oubliez que vous êtes un membre permanent du Conseil de sécurité, donc protecteur de la légalité internationale, alors que le Sahara occidental est un dossier de décolonisation pour l’ONU qui n’a toujours pas été réglé. »

Mémoire et histoire : un enjeu central

Interrogé sur les accusations d’instrumentalisation de la mémoire de la colonisation, le président Tebboune réfute catégoriquement ces allégations. Il souligne l’importance pour l’Algérie d’honorer ses martyrs et de faire un travail de mémoire lucide et approfondi.

« Honorer ses ancêtres, laisser en paix les âmes de nos martyrs… Jusqu’à aujourd’hui, la France commémore encore ses soldats et résistants tombés dans la guerre contre l’Allemagne, ses cinéastes font des films. Il y a encore des contentieux non déclarés avec Berlin bien qu’il n’y ait eu que quatre ans d’occupation et encore, pas sur tout le territoire. Et vous voudriez nous interdire d’effectuer notre propre travail de mémoire ? Ce qui s’est passé chez nous est unique en Afrique. C’est le seul cas de colonisation de peuplement où l’on a amené des Européens par bateau sur un sol étranger pour en faire une terre française, découpée par ordre numérique dans la suite chronologique des départements français. Nos résistants ont été massacrés par centaine de milliers. Cette colonisation fut bien plus sanglante que la conquête des pays d’Afrique subsaharienne et la période des protectorats en Tunisie et au Maroc », dira le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune.

 Au passage, il lance une pique assassine au Rassemblement national et à chefffe de file, Marine Le Pen accusés « danalphabestises »

« Je m’interroge sur la manière dont Madame Le Pen va s’y prendre si elle parvient au pouvoir : va-t-elle une nouvelle rafle du Vel d’Hiv et parquer tous les Algériens avant de les déporter ? Marine Le Pen a déclaré qu’« il faut faire avec l’Algérie ce que Trump a fait avec la Colombie » et utiliser tous les moyens de pressions sur votre pays : plus d’octroi de visas, gel des transferts financiers, saisie des biens de personnalités algériennes en France…

Ce sont des « analphabétises ». Les responsables du RN ne connaissent que l’utilisation de la force. Il y a encore dans l’ADN de ce parti des restes de l’OAS pour laquelle il fallait tout régler par la grenade et les attentats »,cingle A. Tebboune. 

Sur le rapatriement des ressortissants algériens faisant l’objet d’OQTF, il répond à la présidente du RN qui veut appliquer la manière utilisée par Donald Trump aux sans papiers colombiens aux USA.

« Comparaison n’est pas raison : les relations entre les Etats-Unis et la Colombie n’ont rien à voir avec les nôtres. Les Américains n’ont pas colonisé l’Amérique latine. Et Donald Trump cherche à régler une question migratoire. Moi, je m’interroge sur la manière dont Madame Le Pen va s’y prendre si elle parvient au pouvoir : veut-elle une nouvelle rafle du Vel d’Hiv et parquer tous les Algériens avant de les déporter ? », répond-il.

La France, un partenaire incontournable

Malgré les tensions actuelles, la persistance de lourds contentieux ( maintien en détention de Boualem Sansal  » une affaire scabreuse visant à mobiliser contre l’Algérie », le rapparemment des sans papiers algériens du territoire français ainsi que d’autres dossiers polémiques), le président Tebboune se dit ouvert au dialogue et à la coopération. Il insiste sur la nécessité de trouver des solutions aux problèmes en suspens, notamment la question des réparations liées aux essais nucléaires français et la coopération en matière de sécurité.

Un appel à l’apaisement

Abdelmadjid Tebboune appelle les responsables politiques français à faire preuve de responsabilité et à œuvrer pour un apaisement des tensions. Il souligne l’importance d’une relation franco-algérienne apaisée et constructive pour les deux pays.

A la question du journaliste de L’Opinion qui voulait savoir s’il est disposé à reprendre le dialogue « s’il y a des declarations fortes », Abdelmadjid Tebboune répond : « Tout à fait. Ce n’est pas à moi de les faire ( les déclarations fortes). Pour moi, la République française, c’est d’abord son président. Il y a des intellectuels et des hommes politiques que nous respectons en France comme Jean-Pierre Chevènement, Jean-Pierre Raffarin, Ségolène Royal et Dominique de Villepin, qui a bonne presse dans tout le monde arabe, parce qu’il représente une certaine France qui avait son poids. Il faut aussi qu’ils puissent s’exprimer. Et ne pas laisser ceux qui se disent journalistes leur couper la parole et les humilier, particulièrement dans les médias de Vincent Bolloré dont la mission quotidienne est de détruire l’image de l’Algérie. Nous n’avons aucun problème avec les autres médias, qu’ils soient du secteur public ou privé. »

Essais nucléaires et utilisation des armes d’armes chimiques: un contentieux à lever

La question des réparations relatives aux essais nucléaires et à l’utilisation d’armes chimiques par la France demeure un  sujet de discorde qui  conditionne la la reprise de coopération. « C’est indispensable », estime Tebboune. 

« Le dossier de la décontamination des sites d’essais nucléaires est obligatoire sur les plans humain, moral, politique et militaire. Nous pouvions le faire avec les Américains, les Russes, les Indonésiens, les Chinois. Nous estimons que l’Algérie doit le faire avec la France qui doit nous dire avec précision les périmètres où ces essais ont été réalisés et où les matériaux sont enterrés. Il y a aussi la question des armes chimiques utilisées à Oued Namous. J’ai commencé ma carrière de fonctionnaire à Béchar, à l’ouest du pays, au tout début des années 1970.

Pratiquement toutes les semaines, nous avions des plaintes d’éleveurs relatives à la mort de leurs bêtes. Il ne faut pas mettre la poussière sous le tapis et régler définitivement ces contentieux », dira encore le président algérien. 

Dee nombreuses dossiers en suspens tels que la coopération dans le domaine sécuritaire et de la lutte contre le terrorisme au Sahel, lecgange d’information entre les agences de sécurité des deux pays, au sujet,  notamment des Djihadistes franco- algériens de retour de l’Irak et de Syrie  ont été abordées dans l’interview du président Tebboune. 

L’échange avec le journaliste du quotidien L’Opinion lève le voile sur les profondes divergences qui persistent entre l’Algérie et la France. Elle met en lumière la nécessité d’un dialogue sincère et approfondi pour surmonter les obstacles et renouer une relation bilatérale constructive.

Idir Amnay

Mohammed VI fait don d’un million d’euros pour une mosquée à Metz

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Mohammed VI
Mohammed VI, le roi du Maroc

La question du financement des lieux de culte en France, en particulier des mosquées, soulève depuis plusieurs années des débats enflammés. Dans un climat marqué par une montée de l’islamophobie, les subventions accordées à ces lieux de culte deviennent souvent des objets de controverses, cristallisant les tensions autour de la laïcité et de l’influence étrangère dans les affaires religieuses du pays.

La récente polémique autour de la future grande mosquée de Metz, en Moselle, illustre cette problématique.

Les travaux de construction de cette mosquée, d’un coût total de 15,7 millions d’euros et dont la fin est prévue pour la fin de l’année 2025, ont fait l’objet d’une subvention de 490 000 euros accordée par la municipalité en juillet dernier. Mais cette aide publique n’est que la partie émergée de l’iceberg.

En effet, selon des informations révélées par l’Union des familles laïques de Moselle (UFAL 57), la future mosquée aurait aussi reçu un financement d’origine étrangère, notamment un don d’un million d’euros en 2023 du roi du Maroc, Mohammed VI. Ce don, ainsi que d’autres financements venus de pays étrangers, ont suscité des réactions vives, en particulier de la part d’associations laïques qui dénoncent une ingérence étrangère dans les affaires religieuses et une opacité financière inquiétante. L’Union des familles laïques (UFAL) de Moselle indiquait avoir engagé, «depuis plusieurs mois», une procédure devant le tribunal judiciaire de Metz pour contraindre la Grande Mosquée à publier ses documents comptables. 

L’UFAL 57 a exprimé son inquiétude face à l’influence que pourrait exercer le Maroc sur ce projet. Le président de l’association, Matthieu Gatipon-Bachette, a interrogé publiquement les raisons du don d’un tel montant de la part d’un État étranger : « Quel est l’intérêt du roi du Maroc de donner un million d’euros à ce projet de mosquée ? », a-t-il déclaré, suggérant que cette somme pourrait modifier la nature indépendante du projet, présenté initialement comme une mosquée « autonome ».

Cette situation a renforcé les soupçons d’une opacité dans la gestion des financements, notamment en raison du fait que la mosquée n’a pas informé la mairie de ce don au moment de la demande de subvention. Selon l’UFAL, cette omission pourrait avoir influencé les débats au sein du conseil municipal et aurait pu amener certains élus à reconsidérer leur position sur l’attribution de l’argent public à ce projet.

Les tensions autour de ce financement ont conduit à une procédure judiciaire visant à annuler la délibération du conseil municipal ayant validé la subvention, soulignant ainsi le climat de méfiance croissant autour des financements étrangers dans le domaine religieux. Le maire de Metz, François Grosdidier (Les Républicains), a cependant défendu cette décision, qualifiant la polémique de « faux procès ».

Selon lui, le don du roi du Maroc ne diffère en rien des dons reçus pour d’autres grands projets, comme la reconstruction de Notre-Dame de Paris. Il a également précisé qu’il n’était pas responsable de la divulgation des identités des donateurs et qu’il n’avait pas à rendre des comptes sur les financements collectés par les associations religieuses de la ville. Pour sa part, l’UFAL dénonce «l’influence du Maroc» dans ce chantier qui serait contraire aux engagements pris par la Grande Mosquée vis-à-vis de la ville de Metz. Les deux parties auraient signé un bail emphytéotique dans lequel la Mosquée s’engage à «garantir la diversité dans la conduite du projet et dans la composition de son instance gestionnaire»

Le climat islamophobe dans lequel se situe cette polémique ne doit pas être sous-estimé.

En France, les questions liées à l’Islam sont souvent instrumentalisées à des fins politiques, alimentant un discours de stigmatisation des musulmans. La laïcité, qui garantit la séparation des Églises et de l’État, est fréquemment invoquée pour justifier des restrictions et des mises en cause de l’islam. Le financement des mosquées, en particulier lorsqu’il provient de pays étrangers, devient un point de friction majeur, suscitant des accusations d’ingérence, mais aussi une question fondamentale : jusqu’où l’État doit-il intervenir dans le financement des lieux de culte ?

Depuis 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État prévoit que l’État ne finance pas les cultes. Toutefois, elle a permis des financements indirects pour l’entretien et la construction de certains lieux de culte, comme les églises, mais jamais pour les mosquées. En conséquence, les mosquées en France sont souvent contraintes de chercher des financements privés, ce qui a parfois conduit à la réception de dons étrangers.

Le financement public est limité à la rénovation ou à l’entretien des bâtiments, ce qui crée une situation complexe pour les mosquées en termes de financement, d’autant plus qu’elles ne bénéficient pas du même soutien que les autres lieux de culte, comme les églises, qui disposent d’une infrastructure établie de longue date.

Les autorités françaises sont confrontées à un dilemme : d’un côté, elles ne veulent pas que les mosquées soient dominées par des intérêts étrangers, mais de l’autre, elles peinent à trouver une solution adéquate pour financer des lieux de culte musulmans dans le respect de la laïcité.

La question de l’influence étrangère est d’autant plus sensible dans un contexte de suspicion croissante à l’égard de l’Islam et de ses pratiquants, exacerbée par les attentats terroristes de ces dernières années. En réponse à ces préoccupations, certaines voix plaident pour une meilleure régulation des financements étrangers et pour la mise en place d’un cadre législatif clair permettant aux mosquées de se financer de manière indépendante et transparente, tout en préservant le principe de laïcité.

La polémique autour de la mosquée de Metz vient rappeler la complexité de la situation des mosquées en France. Alors que le financement extérieur suscite des inquiétudes légitimes, il est également le symptôme d’un système qui ne parvient pas à fournir une solution adéquate aux besoins des communautés musulmanes, tout en maintenant l’équilibre fragile entre la laïcité et la liberté religieuse.

La rédaction

Les travailleurs sans papiers en France, des papiers sans travail en Algérie

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Sans papiers

Ah, douce ironie des temps modernes : là-bas, en France, des travailleurs sans papiers se battent avec acharnement pour contribuer à l’économie d’un pays qui les tolère à peine. Et ici, en Algérie, des papiers en règle dorment paisiblement dans les tiroirs d’une jeunesse sans travail, rêvant de l’eldorado européen. Si ce n’est pas un échange ubuesque des rôles, alors qu’est-ce ?

En France, ces « sans-papiers » cultivent les champs, construisent des immeubles, servent dans les restaurants. Ils travaillent dans l’ombre, souvent dans des conditions indignes, mais leur labeur est indéniable. Ironiquement, ils apportent à l’économie française ce qu’elle exige : une force de travail bon marché et corvéable. Pourtant, à chaque coin de rue, on leur rappelle qu’ils ne sont pas les bienvenus. Des régularisations au compte-goutte, des contrôles, des arrestations. Et malgré tout, ils persistent.

Pendant ce temps, en Algérie, les diplômés brandissent fièrement leurs diplômes – ces papiers d’excellence nationale – qui ne leur ouvrent aucune porte. Ici, le travail n’est pas une quête, c’est un mirage. Le pétrole et le gaz coulent à flot, mais l’économie, elle, reste figée, incapable de transformer les talents locaux en moteurs de développement. On collectionne les papiers : diplômes, certificats, permis d’exercer – mais à quoi bon, quand le travail lui-même semble avoir pris un congé sans solde ?

C’est là que l’ironie devient grinçante : ces jeunes algériens, qui rêvent de partir, échangeaient bien leurs précieux papiers contre un vrai boulot – n’importe lequel, même sans droits, même sans garanties. Ils voient dans le départ une solution, une aventure risquée certes, mais prometteuse. Et ils envient, parfois, ceux qui en France, malgré tout, travaillent sans papiers.

Deux systèmes, deux hypocrisies

La France, cette patrie des droits de l’Homme, s’indigne effectivement de l’immigration clandestine, tout en fermant les yeux sur les secteurs entiers de son économie dépendants des sans-papiers. Des travailleurs agricoles, des aides à domicile, des ouvriers du bâtiment… on les accepte dans l’ombre pour qu’ils fassent tourner la machine. Mais dès qu’ils réclament des droits, c’est la levée de boucliers.

De l’autre côté de la Méditerranée, en Algérie, les autorités prônent fièrement le développement et la création d’emplois, tout en multipliant les obstacles administratifs et bureaucratiques. Le travail honnête, ici, est une épreuve kafkaïenne. Un entrepreneur se noie dans les formalités avant même de pouvoir embaucher. Le secteur informel, lui, s’impose comme la seule échappatoire, mais il est sans reconnaissance ni protection.

Les jeunes Algériens rêvent de partir, non par manque de patriotisme, mais par désespoir. Leur propre pays, riche en ressources, ne semble pas vouloir d’eux. Ils deviennent des sans-papiers en puissance, prêts à braver la Méditerranée pour chercher ce que leur terre natale refuse de leur offrir.

Et en France, ces sans-papiers déjà arrivés regardent parfois avec nostalgie leur pays d’origine, se demandant si les risques qu’ils ont pris en valaient vraiment la peine. Peut-être qu’un jour, ils reviendront, forts d’une expérience et d’une détermination qu’ils n’auraient jamais trouvés chez eux.

Une leçon d’hypocrisie globale
Le paradoxe est accablant : des nations se nourrissent de la sueur des sans-papiers tout en leur déniant une existence légitime. Et d’autres, comme l’Algérie, laissent leur jeunesse se consommer, perdant chaque jour un peu plus de leur espoir et de leur talent dans l’attente d’un emploi qui ne viendra jamais.

Alors, au final, qui a le plus à perdre ? Les pays d’accueil, qui exploitent sans scrupule mais refusent de reconnaître ? Ou les pays d’origine, qui regardent leurs talents fuir, sans jamais se demander pourquoi ils partent ?

L’ironie dans tout cela, c’est que les travailleurs sans papiers en France et les papiers sans travail en Algérie partagent un même combat : celui de la dignité dans un monde qui semble avoir oublié leur existence.

Imaginons un instant. Si les jeunes algériens décident de rester, de transformer leur colère en moteur de changement, de briser les chaînes d’un système rentier. Si les travailleurs sans papiers en France obtenaient enfin les droits qu’ils méritaient, contribuant à la société de manière visible et reconnue. Serait-ce trop rêver ? Peut-être. Mais les grandes révolutions ont toujours commencé par des rêves impossibles.
Une balance à rééquilibrer
Au final, ce va-et-vient absurde entre les deux rives de la Méditerranée illustre une ironie tragique. D’un côté, des travailleurs sans papiers en France, exploités dans l’ombre pour faire tourner l’économie d’un pays qui les renie. De l’autre, des papiers sans travail en Algérie, où la jeunesse désillusionnée contemple des avenirs barrés et des horizons fermés.

La France, malgré ses beaux principes d’égalité et d’humanisme, semble oublier que ces « indésirables » sont souvent les piliers silencieux de ses succès économiques. Pendant ce temps, l’Algérie reste prisonnière de son immobilisme, incapable de retenir ses talents ou de leur offrir des perspectives dignes.

Cette chronique ne vise pas à offrir des solutions miracles, mais à poser une question simple : combien de temps ce cercle vicieux peut-il durer ? Entre le cynisme des uns et l’apathie des autres, ces hommes et ces femmes, au centre du paradoxe, méritent mieux que des slogans creux et des indignations temporaires. Il est peut-être temps que l’on reconnaisse la valeur de ces invisibles, des deux côtés de la mer.

En attendant, la tragédie continue, rythmée par des voyages clandestins, des visas refusés et des rêves mutilés. Une histoire humaine trop souvent sacrifiée sur l’autel des intérêts nationaux et des discours populistes.

« Les frontières ne sont pas tracées pour protéger des territoires, mais pour maintenir des inégalités. » – Reza Aslan

Dr A. Boumezrag

Pétrole : le Brent frôle ce lundi les 80 dollars

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Pétrole

Les prix du pétrole ont augmenté ce lundi, influencés par l’imposition de droits de douane par le président américain Donald Trump sur le Canada, le Mexique et la Chine, ce qui suscite des craintes de guerre commerciale et de perturbation de l’approvisionnement en brut.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a progressé de 1,44 dollar, soit 2 %, pour atteindre 73,97 dollars. Les contrats à terme sur le Brent ont également augmenté de 62 cents, soit 0,8 %, pour s’établir à 77,34

La Maison-Blanche a annoncé que le président Donald Trump avait imposé des droits de douane sur les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, à savoir le Canada, le Mexique et la Chine.

Ces tarifs s’élèvent à 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique, et à 10 % sur les marchandises chinoises, en plus des taxes déjà en vigueur. Cette décision pourrait déclencher une guerre commerciale, menaçant la croissance mondiale et alimentant l’inflation.

Il convient de noter que ces trois partenaires commerciaux représentent l’ensemble plus de 40 % des importations américaines. Par ailleurs, le Canada et le Mexique fournissent plus de 70 % des importations de pétrole brut.

APS