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jeudi 19 septembre 2024
A la uneComme au temps de la propagande communiste : « Le MAK s’arme pour préparer des attentats »

Comme au temps de la propagande communiste : « Le MAK s’arme pour préparer des attentats »

À un mois des élections présidentielles en Algérie, les scénarios dignes de films hollywoodiens se multiplient. En un temps record, les services de sécurité, la justice et la presse nous ont servi trois récits aussi farfelus qu’ubuesque. Quelle est donc la raison derrière cet enchaînement de complots, d’intrigues et de machinations visant non pas le pays et ses institutions, mais une seule personne : l’homme providentiel, le prétendu sauveur de l’Algérie ? Selon ses nombreux partisans, l’Algérie, sans Abdelmadjid Tebboune, pourrait s’effondrer en quelques jours. Sommes-nous revenus à l’époque de la propagande communiste ? Et pourquoi précisément ce timing ? Pour mieux comprendre, revenons d’abord sur les trois prétendus « complots » et tentons de les décortiquer un par un. Car si certains segments de la société algérienne sont prompts à croire ces récits sans le moindre fondement ni preuve, d’autres restent, pour le moins, perplexes et dubitatifs face à de tels scenarii.

Épisode 1 : Le Mak, le séparatisme et les attentats

Le 14 août dernier, le procureur de Sidi M’Hamed a tenu une conférence de presse pour révéler à l’opinion publique le « coup de filet » spectaculaire réalisé par les éléments du service de police judiciaire de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Dix jours plus tôt, ils avaient arrêté un binational tentant d’introduire une « importante quantité d’armes et de munitions » et du matériel sensible. Vingt autres suspects ont été arrêtés dans la foulée, avant d’être présentés, le 13 août, devant le procureur de la République au pôle judiciaire spécialisé de Sidi M’Hamed. Les 21 suspects ont été placés en détention préventive, en attendant leur procès. Quelques heures après cette conférence de presse, le ministère de la Défense nationale (MDN) a publié un communiqué détaillant les armes saisies et les intentions des cellules dormantes du MAK de mener des attentats terroristes en Algérie, afin de « semer le trouble et l’insécurité » et « perturber le bon déroulement » de l’élection présidentielle du 7 septembre. Pourtant, les prisons algériennes sont déjà pleines de trafiquants d’armes, notamment de fusils de chasse et de pistolets automatiques, un commerce assez lucratif. Bejaïa, avec Khenchela, Tébessa et Barika, est l’une des plaques tournantes de ce trafic. Ce genre de « marchandises prohibées », venant de Turquie ou d’autres pays européens, transite souvent par de grands ports où le trafic dense permet de tromper la vigilance des douaniers, comme c’est le cas à Béjaïa. Personne ne conteste la saisie d’armes et de munitions au port de Bejaïa. Ce qui pose problème, c’est l’exploitation politique de cette prise. Comment expliquer qu’un groupe terroriste prétendument bien préparé et soutenu par des services de renseignements étrangers hostiles à l’Algérie, choisisse de s’armer de simples fusils de chasse plutôt que d’armes d’assaut, facilement disponibles aux frontières avec la Libye, le Niger, le Tchad ou le Mali ? En effet, ces frontières poreuses facilitent le trafic d’armes lourdes. Les supposés terroristes de Bejaïa auraient pris moins de risques et dépensé moins d’argent en se procurant de véritables armes de guerre, comme l’AK-47 (ou Kalachnikov), des grenades, des mitrailleuses, des RPG-7 et autres armes de guerre très prisées des terroristes. Contrairement aux attentes des auteurs de ce scénario, le premier épisode n’a pas eu l’effet escompté : le buzz n’a pas duré plus de 48 heures. Cette stratégie n’a pas non plus suscité l’engouement des Algériens pour la campagne électorale.

Ain M’lila : Autre wilaya, autres mœurs

Pour ne citer que cette opération, sans trop revenir trop dans les archives de l’agence de presse officielle, une dépêche datée du 31 aout 2024, annonce le démantèlement de deux ateliers clandestins de production de munitions pour armes à feu et la saisie de deux fusils de chasse et un pistolets automatique. « Les éléments de la brigade de police du Service régional de lutte contre le crime organisé (SRLCO) de l’Est basé à Constantine ont démantelé deux ateliers clandestins spécialisés dans la fabrication et le déchargement de cartouches pour armes de chasse dans la commune d’Ain M’lila, wilaya d’Oum El Bouaghi », peut-on lire sur la dépêche APS. La même source poursuit : « les forces de l’ordre ont procédé à une descente et ont saisi les équipements, les matières premières utilisés avec l’arrestation de trois individus. Cette double opération a également permis la saisie d’armes à feu de catégorie 5 détenues illégalement (deux fusils de chasse et un pistolet) ». Pourtant, les individus arrêtés avec le même type d’armes, n’ont pas été poursuivis pour terrorisme et l’affaire n’a pas été exploitée à des fins politiques cette fois-ci, probablement pour des raisons géographiques et régionalistes. « Au terme de l’enquête, les suspects ont été présentés devant le parquet local et inculpés de création d’un atelier clandestin de rechargement et de fabrication de cartouches, transport, stockage et possession en vue de la mise en vente de produits sensibles entrant dans la fabrication d’explosifs de manière illégale et sans autorisation, possession et vente d’armes de catégorie 5 sans autorisation légale », précise la même source.

A suivre…

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