À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, un appel conjoint a été lancé par l’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits Humains (FIDH-OMCT) ainsi que plusieurs organisations de la société civile régionales et algériennes.
Cet appel exhorte les autorités algériennes à “libérer tous·tes les journalistes et défenseur·e·s des droits humains emprisonné·e·s arbitrairement et à mettre en place des mesures concrètes pour garantir ce droit fondamental.”
Malgré les mobilisations populaires pacifiques de 2019 réclamant un changement démocratique, le régime algérien a intensifié sa répression. Comme souligné dans l’appel, “ce souffle révolutionnaire a été affaibli par les tentatives rigoureuses du gouvernement qui a mobilisé l’ensemble de son arsenal répressif afin de rétrécir l’espace civique et maintenir le statu quo.”
La liberté d’expression est particulièrement visée, les citoyens étant “souvent tenu·e·s responsables voire accusé·e·s de crime pour avoir exprimé leurs opinions en public et sur les réseaux sociaux”. Les accusations d’“atteinte à la sûreté nationale” et de “terrorisme” sont régulièrement invoquées contre toute voix dissidente.
Les journalistes subissent un “harcèlement” systématique de la part des autorités qui cherchent à “renforcer leur mainmise sur les sources d’information”. Un “arsenal juridique” est constamment renforcé, comme avec la “récente loi sur l’information du 29 août 2023” visant à restreindre la liberté d’expression.
Sur cette base législative, des journalistes comme “Khaled Drareni, Rabah Karèche, Ihsane El-Kadi et Mustapha Bendjama” ont été condamnés à des peines de prison pour avoir simplement exercé leur métier d’informer. Ihsane El Kadi a écopé de “sept ans de prison, dont cinq ans ferme” pour de fallacieuses accusations liées au “financement étranger”.
Face à cette situation alarmante, les organisations appellent Alger à libérer les détenus, mettre fin aux poursuites arbitraires contre les journalistes et instaurer “une législation qui garantit la pratique libre de la presse.”
Kamel AIDOUNE
Signataires :
- EuroMed Droits
- Collectif des familles de disparu(e)s en Algérie (CFDA)
- Comité de sauvegarde de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH).
- L’Observatoire pour la Protection des Défenseurs des Droits Humains (FIDH-OMCT)
- MENA Rights Group
- Riposte Internationale
- Tharwa N’Fadhma N’Soumeu