La normalisation fragile entre l’Espagne et l’Algérie vient de subir un sérieux revers. La visite hautement diplomatique du chef de la diplomatie espagnole José Manuel Albares à Alger, initialement prévue ce lundi, a été annulée in extremis seulement douze heures avant son arrivée. De quoi replonger les relations entre Madrid et Alger dans la crise ?
C’est le quotidien madrilène El Mundo qui a révélé ce brusque changement de programme, évoquant « un problème d’agenda du pays hôte » selon ses sources. De fait, le ministère algérien des Affaires étrangères n’a fourni aucune explication officielle sur ce report impromptu, à la veille même de l’arrivée de M. Albares en Algérie.
Ce coup de théâtre fragilise considérablement le lent dégel diplomatique amorcé entre les deux pays ces derniers mois, après deux années de grave crise. Suite à la nomination mi-novembre d’un nouvel ambassadeur algérien à Madrid, les échanges s’étaient progressivement réchauffés, la reprise des relations commerciales consolidant ce rapprochement.
La venue du ministre Albares devait sceller cette normalisation retrouvée. Mais selon le journal El Confidencial, c’est Albares lui-même qui a décidé de reporter son déplacement à Alger après avoir appris qu’il ne sera pas reçu par le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Ce revirement algérien de dernière minute risque ainsi de remettre en cause le processus diplomatique ardemment souhaité des deux côtés de la Méditerranée. Pour l’instant, les autorités algériennes n’ont fourni aucune explication. De quoi plonger à nouveau Madrid et Alger dans l’incompréhension ?
Kamel AIDOUNE