Une première dans les annales de l’éducation nationale. Les élèves du Lycée des At Zmenzer (Beni Zmenzer) sis au chef lieu de la commune homonyme, rattachée à la daira des At Douala (Beni Douala), située à 11 km de la ville de Tizi Ouzou en Kabylie, ont boycotté l’enseignement de la langue arabe.
Les élèves ont répondu, selon nos sources, à un appel anonyme lancé sur les réseaux sociaux depuis quelques semaines en réaction à un sit-in tenu par des parents d’élèves contre l’enseignement de Tamazight dans la wilaya de Jijel. Les élèves revendiquent le «principe de réciprocité».
Rappelons le, un sit-in a été organisé, au mois de septembre passé, par les parents d’élèves de l’école primaire Benchouibe Rachid dans la wilaya de Jijel située au nord-est du pays à environ 314 km à l’est d’Alger, pour protester contre l’enseignement obligatoire de Tamazight à leurs enfants. Choisie comme une wilaya pilote pour la généralisation de l’enseignement de Tamazight, l’académie de Jijel a sélectionné l’école en question pour véhiculer l’expérience. Selon des parents d’élèves contestataires qui s’exprimaient devant les journalistes présents sur place: «l’enseignement obligatoire de Tamazight doit s’appliquer sur tous les élèves du territoire national» et non seulement sur la classe de leurs enfants. Ils dénoncent également un programme déjà chargé.
L’action menée par les lycéens des At Zmenzer a, selon des sources sur places, paralysé l’établissement scolaire classé deuxième meilleur lycée en matière de réussite à l’examen du baccalauréat 2018 dans la wilaya de Tizi Ouzou qui s’est maintenue à son tour, pour la dixième année consécutive à la première place du classement national.
Le boycott de l’enseignement de la langue arabe par les lycéens ouvre un nouvel épisode dans le combat identitaire mené depuis plusieurs dizaines d’années en Kabylie. Le dernier en date était une mobilisation des lycéens et étudiants dans les quatre coins de la région en contestation d’un vote des députés de la majorité contre un amendement proposé par une députée du parti des travailleurs (PT) afin d’engager des moyens financiers, matériels et humains pour le développement et la promotion de Tamazight. Le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika a décrété Yennayer, fête du nouvel an amazigh comme fête nationale, suite à cette mobilisation.
Source : observalgerie.com