Il y a 17 ans, le 29 novembre 2001, disparaissait notre camarade Hachemi Nait Djoudi, ancien Secrétaire général du FFS. Elhachimi était parmi ceux qui avaient rejoint le FFS dans les moments difficiles de la clandestinité, durant les années 1970. Il était aussi parmi ceux qui ont, inlassablement, lutté pour structurer le FFS aussi bien avant qu’après 1988 et à traduire dans l’action ses idéaux démocratiques. Il n’hésita à aucun moment à mettre en avant sa personne et à prendre tous les risques face aux menaces et aux difficultés qu’imposait le militantisme de l’époque. Son rôle fut déterminant dans la relance des activités du FFS au lendemain du 5 octobre 1988 et pour monter le dossier de légalisation de notre parti.
Entier dans ses engagements, il avait à maintes reprises manifesté son mécontentement au sujet du fonctionnement organique et des orientations politiques du parti. Il avait été jusqu’à prendre l’initiative, en 1990, de publier un Manifeste des militants du FFS et à rentrer en opposition frontale avec la direction de l’époque et à se retirer de toute responsabilité. Cette décision que je lui avais dit « improductive » pour le FFS marquera une rupture définitive avec les instances du parti.
Dans sa « solitude du coureur de fond » et meurtri par son éloignement du FFS, il avait fini par accepter sa nomination comme Ministre dans le gouvernement de Mohamed Boudiaf. Ce passage au sein du pouvoir ne dura que 4 ou 5 mois et il fut mis fin à ses fonctions dès le lendemain de l’assassinat du Président Boudiaf.
Militant actif de la revendication berbère et des droits de l’Homme, Hachemi Nait Djoudi qui fut membre fondateur de la Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme (LADDH) a été arrêté et connu la prison durant plusieurs mois, alors qu’il avait déjà été victime d’un grave accident cardiaque.
Docteur en médecine, diplômé de la Faculté de Médecine de Paris, Nait Djoudi a exercé dans les Hôpitaux de Paris avant de venir exercer en Algérie où il eut à subir de nombreuses entraves pour être affecté en milieu hospitalier.
Gravement affaibli par une cardiopathie, durant un séjour en France, Hachemi Nait Djoudi s’est éteint à l’Hôpital de la Salpêtrière à Paris, le 29 novembre 2001. Il fut enterré quelques jours plus tard dans son village natal de Kabylie. Paix à son âme.
Mohamed Lahlou