C’est une condamnation cruciale pour Marine Le Pen en vue de la présidentielle de 2027. La cheffe de file de l’extrême droite a été reconnue coupable, lundi 31 mars, de détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens. Elle voit l’hypothèse de sa candidature fortement hypothéquée.
Pour le tribunal, il n’y pas de doute. C’est bien un système organisé qui a été mis en place pour financer, sur les fonds européens, les activités du parti. Soit plus de quatre millions d’euros détournés sur douze ans via 40 contrats fictifs. Marine Le Pen a été reconnue coupable de détournement de fonds publics à hauteur de 474 000 euros en tant qu’eurodéputée, mais aussi de complicité de détournement par instigation, en tant qu’ex-présidente du RN.
Elle a joué un rôle central, a pointé la présidente du tribunal, en s’inscrivant avec autorité et détermination dans le système institué par son père dès 2004. Marine Le Pen et tous les élus mis en cause se sont vus infliger une peine complémentaire d’inéligibilité, les infractions retenues justement liées à leurs fonctions ayant porté gravement atteinte à la vie démocratique, selon les juges.
« Risque avéré de récidive »
Reste l’épineuse question de l’exécution provisoire qui rend immédiate l’application de l’inéligibilité. Le tribunal a bien pris en compte le risque de prononcer une peine qui puisse ne pas être confirmée en appel alors qu’elle aura été effectuée. Mais dans plusieurs cas, dont celui de Marine Le Pen, les juges l’ont estimé nécessaire.
Ces derniers ont mis en avant un risque avéré de récidive, la nécessaire équité devant la justice entre citoyens et élus, mais surtout le trouble public majeur que représenterait le fait de voir une personne être candidate, voire remporter une élection, alors qu’elle a déjà été condamnée en première instance pour atteinte grave à la probité.
RFI