Algérie : Est-il possible, par décret présidentiel, sans retour au peuple, de se lancer dans l’aventure de la militarisation des institutions civiles publiques… est ce là la garantie que donne Tebboune pour avoir le parrainage de l’armée pour l’élection présidentielle anticipée?
Le décret présidentiel n°24-218 du 27 juin 2024 fixant les conditions et les modalités de placement des personnels militaires de carrière et contractuels en position de détachement auprès des administrations civiles publiques, a été publié dans le Journal officiel de la République Algérienne Démocratique et Populaire N° 46 du 8 juillet 2024. L’article 2 du décret stipule que «le détachement est une position statutaire dans laquelle sont placés les personnels militaires de carrière et contractuels hors des corps constitutifs de l’Armée Nationale Populaire, pour occuper un emploi dans une administration civile publique».
En effet, la signature de ce décret intervient dans un contexte de verrouillage politique et de normalisation de partis politiques par la terreur et le clientèlisme.
L’affectation d’officiers militaires pour superviser directement la gestion des secteurs civils, stratégiques, sensibles et vitaux place Le commandement suprême des forces armées algériennes au sommet de l’autorité de l’état et dissout par la même occasion les institution politiques de l’état en désignant des officiers militaires pour prendre en charge la gestion des institutions civiles de l’État… et en l’absence totale de tout contrôle d’un organisme professionnel indépendant.
Ainsi, un an après que la gestion du secteur de l’eau et d’autres secteurs sensibles aient été confiés à du personnel spécialisé de l’armée, nommé à des postes civils avec la signature du président, et loin de tout mécanisme de contrôle professionnel indépendant, l’on assiste à sa généralisation comme mode de gestion des institutions de l’état et de la société algérienne. Cette main mise militariste intervient après que le régime ait concrétisé les fondements juridiques de répression renforçant ainsi les pouvoirs de l’armée et astreignant la société civile et les acteurs politique. L’avenir économique, social et politique de l’Algerie est présentement compromis!
Bouzid Amirouche