En Tunisie, le président Kaïs Saïed a confirmé sa candidature pour un nouveau mandat lors de l’élection présidentielle, prévue le 6 octobre prochain. En poste depuis 2019, Saïed, spécialiste constitutionnel élu démocratiquement, a récemment concentré tous les pouvoirs après avoir limogé le Premier ministre et gelé puis dissous le Parlement en juillet 2021, en réponse à une impasse politique prolongée.
Kais Saïed a également fait adopter une nouvelle Constitution par référendum à l’été 2022, établissant un système bicaméral avec des pouvoirs limités pour l’Assemblée des représentants du peuple et un Conseil national des régions et des districts. Cette réforme a transformé la Tunisie d’un régime parlementaire en un système ultraprésidentialiste, critiqué par certains comme une dérive autoritaire.
Depuis lors, Kai Saïed gouverne par décrets et a régulièrement remplacé des ministres et hauts fonctionnaires. Il a également pris des mesures sévères contre ses opposants politiques, y compris des arrestations, dont plusieurs leaders importants comme Rached Ghannouchi du parti islamo-conservateur Ennahda et Abir Moussi du Parti destourien libre.
Les actions de Kais Saïed ont suscité des critiques internationales, des organisations comme Amnesty International dénonçant une répression politique sous couvert de lutte contre le terrorisme. La candidature de Kais Saïed pour un nouveau mandat soulève des questions sur l’avenir politique de la Tunisie, alors que le pays navigue à travers des tensions croissantes et des défis persistants.
Avec AFP.