Les déclarations de quelques opposants islamistes du « Mouvement Rachad » contre le port de l’emblème amazigh dans les marches ont provoqué indignation et inquiétude chez les militants de Tamazight et la population.
Ces déclarations qui expriment un refus obstiné d’accepter l’amazighité et son caractère de facture d’unité du peuple algérien et des peuples de l’Afrique du Nord résonnent mal en ce moment crucial de la vie de la nation.
La persistance de ces déclarations, malgré les évolutions enregistré dans le champ identitaire et culturel national et maghrebin, essentiellement après la reconnaissance constitutionnelle de Tamazight comme langue nationale et officielle autant qu’au Maroc qu’en Algérie, sont une provocation.
En effet, profiter de la conjoncture particulière que vit le pays pour exercer un chantage odieux par « l’unité du mouvement populaire » afin d’opérer des remises en cause d’acquits historiques du peuple algérien est inacceptable. L’amazighité n’est pas un élément intrus pour que ses porteurs observent un profil bas.
Elle est le socle de notre identité et le substrat de notre culture de résistance.Toutes et tous doivent l’admettre.Il ne suffit pas de réclamer le changement du système pour être crédible.
Il faut commencer par changer soi-même en acceptant les pluralismes linguistique, culturel, philosophique et politique qui l’accompagnent.
On ne peut tendre vers la deuxième république en écrasant symboliquement une dimension essentielle de notre histoire et civilisation.Le changement doit être dans le sens de l’histoire et non pas à contre courant de celui-ci.Cela doit être claire et sans ambiguïté aucune.
Brahim TAZAGHART