Reporters sans frontières (RSF) a condamné fermement lundi la récente vague de répression visant les professionnels des médias tunisiens, avec l’arrestation de deux chroniqueurs populaires ainsi que les entraves subies par une équipe de France 24 couvrant ces événements.
L’ONG exige la libération immédiate des deux journalistes placés en détention provisoire samedi : Borhen Bsaïes, présentateur sur les chaînes IFM et Carthage+, et Mourad Zeghidi, chroniqueur. Ils sont poursuivis, selon leurs avocats, sur la base de déclarations critiques à l’égard du pouvoir et du très controversé « décret sur les fausses nouvelles ».
Dans son communiqué, RSF dénonce « une escalade très inquiétante de la répression » et « une attaque frontale contre la liberté de la presse » de la part des autorités tunisiennes. Une dérive autoritaire illustrée également par l’interpellation musclée de l’avocate Sonia Dahmani samedi, au cours de laquelle la correspondante de France 24 Maryline Dumas a été bousculée et son caméraman frappé par les forces de l’ordre.
« C’est une volonté affichée d’entraver l’exercice du journalisme et de contraindre les professionnels tunisiens à renoncer aux avancées obtenues de haute lutte », s’insurge l’ONG, pointant du doigt le « raidissement conservateur d’un pouvoir de plus en plus autoritaire » en Tunisie.
RSF appelle ainsi la communauté internationale à se mobiliser face à ce qu’elle considère comme de graves atteintes aux libertés publiques dans le pays berceau du Printemps arabe.
La Rédaction