L’ONG Amnesty International appelle les autorités à prendre des mesures efficaces contre l’impunité. Dans un communiqué rendu public à l’occasion du 13e anniversaire de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, AI dénonce «les mesures prises pour empêcher les victimes et leurs familles de connaître la vérité et d’obtenir justice et réparation».
«Treize ans après l’adoption de la charte, le combat et le courage des mamans de disparus restent toujours aussi forts. Ces dernières années, plusieurs d’entre elles sont décédées dans une grande douleur sans avoir connu la vérité sur le sort de leurs enfants. Pour une réconciliation nationale véritable et une paix durable, les autorités doivent prendre des mesures efficaces pour combattre l’impunité et pour veiller à ce que les graves violations des droits humains commises durant les années 1990 ne se reproduisent plus jamais», précise Amnesty dans son communiqué.
La charte pour la paix et la réconciliation nationale, adoptée par référendum le 29 septembre 2005, a exempté, selon la même source, de poursuites des membres de groupes armés ou les a fait bénéficier d’une mesure de grâce. «Elle a exonéré de toute responsabilité les forces de sécurité en affirmant qu’elles avaient agi dans l’intérêt du pays et a en particulier nié le fait que les forces de sécurité s’étaient rendues responsables de disparitions forcées, tout en promettant aux familles des disparus une indemnisation et leur reconnaissance en tant que ‘‘victimes de la tragédie nationale’’. Le texte a également prévu l’emprisonnement de quiconque émet des critiques relatives à la conduite des forces de sécurité», rappelle aussi l’ONG.
Un rassemblement des familles des disparus empêché
Rappelant que l’amendement de la Constitution de 2016 a encore consacré l’impunité, l’ONG invite le gouvernement à supprimer les dispositions de la législation actuelle «qui répriment pénalement le fait de critiquer publiquement les agissements des forces de sécurité».
Pour rappeler sa revendication, le collectif des familles des disparus a tenté d’organiser un rassemblement à Alger. Mais, selon Hacen Ferhati, membre de SOS Disparus, le sit-in a été empêché par la police qui a invité les manifestants à se disperser.
Source : El Watan