QUÉBEC – Pour le premier ministre François Legault, il n’est pas question d’appliquer une «clause grand-père» qui protégerait les droits acquis des employés de l’État en situation d’autorité et des enseignants qui porteraient des signes religieux.
Les employés récalcitrants sous la gouverne de la Coalition avenir Québec (CAQ) pourraient donc perdre leur emploi, si la loi sur la laïcité de l’État va de l’avant comme prévu l’année prochaine.
M. Legault a fait ces commentaires à la suite de la publication d’un sondage CROP mené pour Radio-Canada qui confirme qu’une grande majorité de Québécois est d’accord pour interdire les signes religieux pour les juges (72%), les policiers (71%), les gardiens de prison (67%) et pour les enseignants (65%).
«J’ai toujours dit que je serais à l’écoute de ce que veulent les Québécois. Là, je vois que les Québécois veulent pas mal ce que la CAQ a proposé», s’est réjoui le premier ministre Legault.
Le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Simon Jolin-Barrette, estime qu’il est temps de mettre fin à une décennie de déchirements sur cette question depuis la publication du rapport Bouchard-Taylor.
La majorité parlementaire de la CAQ, à son avis, donnera les «coudées franches» au gouvernement pour faire avancer ce dossier.
«Alors il faut régler la situation. À partir du moment où les Québécois nous ont donné un appui majeur lors de la campagne électorale, on est légitimés d’aller de l’avant avec le projet de loi sur la laïcité», fait valoir M. Jolin-Barrette.
Des coups d’épée dans l’eau?
La CAQ risque tout de même de se heurter aux partis d’opposition dans ce domaine. Le Parti québécois (PQ) est d’accord avec la laïcité de l’État, mais a souhaité dans le passé une clause qui permettrait de garder les acquis des employés de l’État et des enseignants.
Manon Massé de Québec solidaire rappelle que le compromis Bouchard-Taylor n’incluait pas les enseignants et les éducateurs en service de garde. Elle souhaite également que la CAQ soit cohérente dans ses actions en retirant le crucifix de l’Assemblée nationale, par exemple.
Par Catherine Lévesque
Source : quebec.huffingtonpost.ca