L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a eu recours à un subterfuge déplorable pour tromper l’opinion publique nationale, en tentant de faire croire que les élections avaient produit l’effet escompté et que le taux de participation, selon les propos du président de l’ANIE, Mohamed Chorfi, était « considérable comparé à celui enregistré lors de la présidentielle de 2019 et des scrutins électoraux précédents ».
Cependant, la réalité est tout autre. Lors de la présidentielle de 2019, largement rejetée par les Algériens, le taux de participation à 17h00 s’élevait à 33,06 %. Cette année, la presse nationale, menée par l’agence de presse officielle, les radios nationales et la télévision publique, s’est empressée d’annoncer un taux de participation de 26,45 % à 17h00. Toutefois, Chorfi et son institution ont usé d’un artifice pour créer cette illusion. Le véritable taux de participation à 17h00 n’était en réalité que de 21,89 %.
En effet, le nombre d’électeurs ayant voté à l’intérieur du pays ce samedi à 17h00 était de 5 142 134, sur un total de 23 486 061 inscrits sur les listes électorales. Un simple calcul permet d’obtenir le taux réel de participation à l’intérieur du pays, soit 21,89 %, le plus faible jamais enregistré pour une présidentielle pluraliste dans l’histoire de l’Algérie. Ce chiffre est inférieur de près de 12 points à celui de l’élection du 12 décembre 2019, qui détenait jusqu’alors le record de la plus faible participation.