Face à l’inertie coupable des autorités, le drame de M’sila fait office d’électrochoc. Alors que les morts par intoxication au monoxyde de carbone se comptent par dizaines chaque année en Algérie, la justice n’avait jusqu’ici jamais jugé utile de se saisir.
Pudiquement, on déplorait les accidents domestiques sans que personne ne soit jamais inquiété. Mais l’asphyxie simultanée de six membres d’une même famille, dont des enfants, dans la wilaya de M’sila ce week-end, a fait office de drame de trop.
Sommées de réagir par l’émotion populaire, les autorités judiciaires ont annoncé l’ouverture d’une enquête. Une enquête dont on peine pourtant à croire qu’elle puisse être menée avec diligence et indépendance. Car débusquer les vrai responsables -importateurs, vendeurs, constructeurs-, c’est prendre le risque de soulever un lièvre bien encombrant pour le pouvoir.
On veut pourtant y croire. Croire que la justice osera cette fois remonter la chaîne des négligences dans toute sa hauteur. Que l’enquête ira au bout pour sanctionner tous ceux qui, de près ou de loin, rendent possibles de telles tragédies. Il en va de sa crédibilité.
Ghiles HAMDANE