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mardi 3 décembre 2024
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Mon engagement m’a permis de renouer avec les miens (Contribution)

Dans son témoignage tiré de l’ouvrage « Dissidences populaires, regards croisés », Lila Mansouri raconte son parcours marqué par l’exil et la quête de justice. Fuyant la dictature militaire en Algérie après les événements du printemps noir de 2001, elle trouve refuge en France. Malgré la clandestinité et l’incertitude, Lila maintient son lien avec sa patrie. Par son engagement dans le Hirak et la création d’associations, elle lutte pour les droits humains et la dignité de ses compatriotes, illustrant la résilience et la détermination de la diaspora algérienne.

Je fais partie des très nombreuses personnes qui ont fui la dictature militaire en Algérie suite au printemps noir que la Kabylie a vécu en 2001. 128 citoyen.ne.s ont été assassiné.e.s par les forces de l’ordre lors de ces manifestations. J’ai dû quitter mon pays en 2002 avec mes enfants et leur papa. Nous avons enduré cinq années de clandestinité et d’une vie caractérisée par l’instabilité et le manque de repères. Une fois notre cas régularisé, nous nous rendions chaque année au pays, par nostalgie, pour nous ressourcer auprès des nôtres. Ma dernière visite remonte à 2016.

Chaque jour passé avait ses joies et ses peines. La cherté de la vie, les pénuries d’eau en plein été en ville, le manque flagrant d’infrastructures culturelles, touristiques et d’autres essentielles à la vie de tous les jours. Le plus frappant était le manque de propreté notamment au niveau des espaces publics où des ordures ne sont pas collectées, ce qui se répercutait sur l’environnement et la santé des personnes.

En revenant en France, je décide de créer une association pour la coopération et l’accompagnement des jeunes des deux rives et mon compte Facebook pour suivre la situation au pays via des informations locales ou nationales formelles et informelles. De jour en jour, je reçois des vidéos sur la répression, les pratiques hégémoniques du pouvoir, notamment celle visant les manifestations des étudiants, des médecins réprimés violentés et les arrestations de journalistes.

Je me disais: «À quel moment il y aura un réveil ?» C’était une conjoncture qui ressemble à celle que nous vivons actuellement, en l’espèce de l’humiliation de la dignité des citoyens. J’en étais arrivée à me lasser d’attendre et je décide de fermer momentanément mon compte Facebook. Un dimanche après-midi, le 17 février 2019, je vais rendre visite à une proche qui habite à 30 m de la place de la République. Je descends du bus et je vois la place blindée avec des drapeaux algériens et amazighs ! Je me suis dit : « Au vu de cette ambiance, quelque chose a dû se produire au pays. Bouteflika est sans doute décédé ! »

Les manifestants m’ont gentiment expliquée que, la veille, à Kherrata, il y a eu une grande manifestation de protestation contre le 5ème mandat de Bouteflika et qu’ici, ils les soutenaient. Je suis rentrée chez moi et je me suis mise en relation avec des concitoyens de plusieurs groupes sur l’application Messenger, créés avant cette éruption, pour en avoir plus de détails.

J’étais très heureuse et en même temps méfiante et anxieuse, car les événements des années 1980, 1981, … 2001 m’ont profondément marquée par la violence déployée par les services de sécurité, les arrestations.

Depuis cette date, je me rendais chaque dimanche à la Place de la République, je participais à des rassemblements hebdomadaires et parfois j’étais amenée à réaliser des interviews dans le cadre de Radio Tiziri avec des participants aux manifestations. Puis, je me suis impliquée avec les organisateurs des agoras.

Par la suite, j’ai intégré Riposte Internationale en tant que Secrétaire générale. Depuis, j’ai participé à l’organisation de toutes les agoras, exceptées quelques- unes d’entre elles, jusqu’à l’implosion de ce collectif à la suite de différends en interne causés par quelques éléments.

La diaspora

Comme par le passé, la diaspora algérienne n’a, à aucune occasion, failli à ses devoirs envers son pays d’origine. Outre les rassemblements hebdomadaires, des marches ont permis de drainer des dizaines de milliers de manifestants. Les rassemblements des 27 février, 10 mars et la marche du 1er novembre 2019, ainsi que la marche à Bruxelles et les rassemblements à Genève ont été les plus importants.

La diaspora a donc joué un rôle dans le renforcement au début pour les marches hebdomadaires du vendredi au pays, et pour faire écho avec leurs revendications qui sont aussi les nôtres.

Nous avons, à travers les réseaux sociaux et les médias qui nous ont ouvert leurs plateaux pour nous exprimer, analysé et apporté des pistes de réflexion pour déconstruire les manœuvres malsaines du pouvoir, telles que les élections présidentielles, l’utilisation de l’emblème amazigh pour prendre en otage les compatriotes qui le brandissaient pour revendiquer l’identité originelle du pays. Mais aussi les appels à asperger d’essence les femmes qui participaient aux manifestations, car leur présence était un facteur crucial dans le caractère pacifique de ce soulèvement populaire, les multiples tentatives de diabolisation de la Kabylie à travers le projet zéro kabyle, les feux et l’assassinat abjecte de Djamel Bensmaïl.

Pendant la période du Covid, où nous avons été contraints par les mesures sanitaires à nous confiner, nous (les organisateurs) avions mis en place différentes e-agoras. Nous avons jugé utile et important de maintenir notre mobilisation hebdomadaire, car notre présence est l’une des façons de résister et de maintenir la pression sur le pouvoir en place, de faire connaître les causes du soulèvement et la situation des droits humains en Algérie.

Pour une des e-agoras, nous avons invité des personnalités politiques et médiatiques, pour répondre aux questionnements que les concitoyen.ne.s se posaient au sujet de la place de la diaspora dans les récentes initiatives émergentes, en l’occurrence Nida 22, la plateforme Coordination des Algérien.ne.s du monde (Calmonde), Free Algéria, etc.

Après ses deux premiers mandats, Bouteflika avait modifié la Constitution pour briguer un troisième, puis un quatrième mandat, durant lequel sa santé était fragile, avec des apparitions publiques qui se faisaient très rares. Malgré sa paralysie et son âge avancé, Abdelaziz Bouteflika s’était représenté pour un cinquième mandat en 2019.

Le peuple se sentant humilié, atteint profondément dans sa dignité, des millions d’Algérien.ne.s battent le pavé pour exprimer leur totale opposition au 5ème mandat, et scander « Système Dégage ! » Sous la pression de la population et la contestation qui grandissait, trahit par les siens, Bouteflika finit aussi par perdre le soutien de l’armée et a donc été donc contraint à démissionner le 2 avril 2019.

Alors que le peuple scandait les articles 7 et 8, il se retrouve avec la sortie du chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah qui lui opposait l’article 102 et confirme sa volonté de continuer avec les pratiques du passé basées sur le déni de la volonté populaire. C’est ainsi que le chef d’état-major est devenu l’homme fort du pouvoir et instrumentalise la justice en menant au nom d’une opération « mains propres », l’arrestation des membres du clan Bouteflika et des oligarques, dont Said Bouteflika, les Kouninef, Ali Haddad, des généraux Mohamed Mediène et Athmane Tartag et de l’homme d’affaires dirigeant du groupe Cevital, Issad Rebrab. Le 19 juin, il interdit le port du drapeau amazigh, en donnant les ordres aux services de sécurité d’user de la répression sur les porteurs du drapeau amazigh.

Avec ses pratiques, il a permis au pouvoir et ses relais de se remettre au travail pour le ressusciter et lui donner une peau neuve. Il a usé de la répression, des arrestations abusives, des violences inouïes dont été victimes plusieurs manifestants qui ont été éborgnés. Il y a également eu la mort du Dr Kamal-Eddine Fekhar en prison, l’interdiction des réunions des partis politiques et de la société civile.

Les avocats, dans leurs toges noires, étaient au rendez- vous, le jeudi 24 octobre 2019. Ils s’étaient rassemblés devant le tribunal de Sidi M’hamed où sont jugés les détenus du Hirak, pour leur exprimer leur soutien et exiger leur libération. Ils ont dénoncé d’une seule voix la « justice du téléphone ».

Une justice caporalisée

Quant au corps de la magistrature, le Syndicat National des Magistrats (SNM) avait déclenché une grève illimitée le dimanche 27 octobre 2019, pour dénoncer la «mainmise du pouvoir exécutif sur le pouvoir judiciaire » avec ce slogan : « Je suis juge, pas corrompu ». Ils contestaient un mouvement de mutations décidé par le ministère de la justice et qui touchait près de 3 000 d’entre eux.

Les juges pro-Hirak ont été sévèrement sanctionnés à l’exemple de Maître Saadedine Merzoug, porte-parole du Club des magistrats, une organisation née pendant le Hirak en 2019. Ce dernier a été accusé de « violation d’obligation de réserve » et a été révoqué à l’issue de sa comparution devant le CSM, chargé « des nominations, mutations et promotions des magistrats » avec en-sus des poursuites disciplinaires. Aussi le procureur Sid Ahmed Belhadi a été suspendu de ses fonctions, car il a requis la relaxe pour des manifestants du Hirak quand il était en fonction au tribunal algérois de Sidi M’hamed.

Dès la prise de ses fonctions, Abdelmadjid Tebboune a proposé de dialoguer avec le Hirak qu’il a qualifié de « moubarek » (béni) et a affirmé qu’il allait entamer des réformes politiques visant à « rompre avec les mauvaises pratiques, moraliser la vie politique et changer le mode de gouvernement». Selon un communiqué de la présidence de la République, Tebboune a signé le jeudi 6 février 2020, un décret présidentiel portant mesure de grâce en faveur d’un groupe de 6294 de prisonniers, alors que plus de 200 personnes croupissaient dans les geôles pour leurs opinions.

Durant la pandémie du Covid-19, il y a eu l’amendement du Code pénal. Selon les déclarations du ministre de la Justice et garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati : «Le projet de loi s’inscrit également dans le cadre de la mise en œuvre du Programme du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dans son volet relatif à la moralisation de la vie publique et à l’éradication des pratiques entravant une telle démarche, ainsi que le volet relatif au soutien aux catégories vulnérables et à revenus faibles et modérés. » Et d’ajouter « le projet de loi modifiant et complétant l’ordonnance portant Code pénal visait à incriminer de nouvellesformes de criminalité qui ont connu des proportions inquiétantes ces dernières années ».

Or, en réalité, ces amendements n’ont été menés que dans le but de venir à bout de la révolte populaire. Selon l’analyse de Maître Jordana Dray, avocate au Barreau de Paris : « Il semblerait donc que le nouveau Gouvernement algérien utilise la crise sanitaire en cours pour réduire au silence toute opposition en mettant en œuvre un arsenal législatif extrêmement répressif, portant atteinte de manière inquiétante aux principes les plus fondamentaux d’une démocratie, que ce soit en matière de liberté d’expression, de procès équitable et de droits de la défense, tout comme de non rétroactivité des lois pénales plus sévères ou du principe de légalité pénale. »

Elle ajoute : « Cependant, le vote de cette loi en pleine pandémie du virus de la Covid-19 révèle une atteinte caractérisée au principe de légalité et à la liberté d’expression, confirmant la fermeté du nouveau Gouvernement algérien et agitant le spectre d’une nouvelle dictature. »

Aux termes d’un nouvel article 144 du Code pénal, les autorités sécuritaires et judiciaires auront le droit d’interpeller et d’emprisonner des manifestants pour punir « d’un emprisonnement de six (6) mois à trois (3) ans et d’une amende de 100 000 DA à 500 000 DA, ou de l’une de ces deux peines seulement, quiconque, dans l’intention de porter atteinte à leur honneur, à leur délicatesse ou au respect dû à leur autorité, outrage dans l’exercice de leurs fonctions ou à l’occasion de cet exercice, un magistrat, un fonctionnaire, un officier public, un commandant ou un agent de la force publique, soit par paroles, gestes, menaces, envoi ou remise d’objet quelconque, soit par écrit ou dessin non rendu public ».70

Le président désigné, Abdelmadjid Tebboune, a procédé à un mouvement partiel dans le corps des présidents et procureurs généraux près les cours de justice et des présidents et commissaires d’État près les tribunaux administratifs, en 2021 et ce conformément aux dispositions de l’article 92 de la Constitution et des dispositions de l’article 49 de la loi organique portant statut de la magistrature. Ce mouvement a touché 16 présidents de Cours de justice et 20 procureurs généraux près les cours de justice. Voici les villes et les magistrats concernés :

Ces mouvements ont été menés sous couvert de ces motifs :

  •          –  Insuffler une nouvelle dynamique au fonctionnement des juridictions ;
  •          –  Promouvoir leur rendement en adéquation avec les mutations nationales en cours, et ce, à travers la nomination de compétences judiciaires ayant fait leurs preuves dans la magistrature. 
Alors que le véritable motif est d’intimider par les arrestations abusives, le harcèlement judiciaire, les verdicts avec de lourdes peines, pour dissuader les manifestants et venir à bout de toutes contestations populaires visant à changer le système en place. 


Entrave des libertés et répression

Depuis 2020, des arrestations arbitraires ont lieu tous les jours. Fidèle à ses manœuvres machiavéliques, le pouvoir joue sur l’ambiguïté et le flou. Entre deux militants qui auraient un engagement similaire, l’un peut être arrêté et l’autre absolument pas inquiété.

Concernant la diaspora, plusieurs cas d’intimidations, de contrôles, d’empêchement de quitter le territoire ou carrément d’arrestation ont été relevés, tel le cas de M. Lazhar Zouaïmia un ressortissant algéro-canadien rentré à Sedrata le 29 janvier 2022 pour commémorer la mémoire de son fils décédé à 20 ans. Alors qu’il voulait retourner au Canada, il est interpelé par les services de sécurité qui le placent en détention pendant quatre mois sous deux chefs d’inculpation : apologie du terrorisme et soutien et financement de terrorisme. Rien que ça ! Il n’est libéré que suite à une forte mobilisation, des pressions canadiennes, des médias, d’Amnesty International et des militants de la diaspora. « Je communique aujourd’hui pour confirmer l’information qui a déjà circulé dans certains médias et réseaux sociaux. En effet, j’ai été avisé par mon avocat en Algérie que le tribunal de Constantine vient de rendre public son verdict, après avoir jugé mon affaire, en mon absence.

La sentence est invraisemblable : j’ai été condamné, par contumace, à cinq (5) années de prison ferme et à une amende de 100.000 DA (cent mille dinars algériens) !

Je tiens à préciser qu’aucune convocation ne m’a été transmise et qu’aucune notification n’a été communiquée à mes avocats, quant à la tenue de ce « procès » ainsi que sur la signification politique de sa scandaleuse issue», a-t-il déclaré à sa sortie de prison(71).

Personnellement, j’ai vécu cette interdiction ou restriction comme une violence sans nom dont les degrés ne peuvent être rapportés sur une quelconque échelle. Avec le décès de ma grande sœur, survenu en juillet 2022 en Algérie, je n’aurais pas pu supporter les douleurs et engager le processus du deuil sans le soutien de ma famille, mes ami.e.s, et les camarades de lutte. Heureusement, qu’à travers ce soulèvement, nous avons pu combler nos pertes personnelles par des acquis de valeurs inestimables.

Mon engagement a été salutaire pour moi dans le sens où il m’a permis de renouer avec les miens, de combler cette fissure avec mon pays originel, causée par mon exil volontaire subi, pour lequel je n’ai jamais fait mon deuil. Il se trouve que même le fait d’aller rendre visite à sa famille, à ses proches, est rendu impossible par les prix exorbitants des billets d’avion vers l’Algérie. Ils nous ont exilés de force.

Si nous considérons le Hirak/Tanekra comme uniquement les rassemblements hebdomadaires à la Place de la République, ou ailleurs dans les villes où la diaspora s’est établie, nous pouvons fermer sa tombe. Certes au départ, notre seul moyen de lutter pacifiquement était ces rassemblements et les espaces d’échanges mis en place sous forme d’agoras du peuple, où des citoyen.ne.s venaient de toute l’Ile-de- France et même au départ, de toute la France et des pays d’Europe.

Ils viennent s’exprimer en toute liberté sur des thématiques qu’ils jugent nécessaires de débattre. Certaines personnes s’expriment dans les cinq à six agoras.

Les rassemblements de la Place de la République ont ainsi été détournés par des personnes ayant des personnalités non accomplies ou ayant perdu à travers le processus de leur migration une partie d’elles- mêmes. Elles sont en recherche permanente de reconnaissance sociale, ou bien se positionnent en sauveurs et martyrs. Or, pour accompagner une telle révolution pacifique, avoir la tête dans le guidon en permanence, nous empêche de voir autour et plus loin.

Par contre, avec une prise de recul et étant donné que cette révolution est une idée, une aspiration de tout un peuple depuis plusieurs décennies, le Hirak/Tanekra a de beaux jours devant lui, sous d’autres formes complémentaires novatrices, avec les initiatives qui se multiplient et l’engagement infaillible de plusieurs militant.e.s sincères et déterminé.e.s. Car il nous faut nous réinventer et trouver de nouveaux moyens de luttes.

Quels lendemains de luttes ?

Certes les manifestations et les rassemblements ont perdu de leur substance populaire, pour des raisons multiples. Cependant, la volonté d’aller jusqu’au bout des revendications populaires, à savoir le changement radical du système et la démocratisation de l’Algérie sur la base de l’identité originelle et la diversité culturelle, dans le respect de la laïcité, reste intacte et inébranlable.

Maintenant, après ces 4 années de différentes expériences cumulées avec le passé militant de la région de la Kabylie, des leçons ont été tirées et des perspectives d’actions et d’organisations sont en vue.

Il faudra évidemment s’appuyer sur le degré de détermination, de persévérance, d’engagement, de clairvoyance et de convergence des citoyen.ne.s vers un idéal commun, qui fera déchoir ce système de son trône usurpé par la violence, la manipulation de l’opinion et l’arbitraire.

Aussi, il nous faudra maintenir le cap en allant vers une proposition de plateforme politique inspirée de la conjoncture mondiale actuelle et de toutes celles établies précédemment pour une Algérie démocratique, sociale, laïque ancrée dans ses ressources ancestrales.

Enfin, il faut continuer à dénoncer les exactions de ce pouvoir, tisser de la solidarité au sein de la société à tous les niveaux, mais surtout définir le caractère de la gouvernance, en s’attelant à revaloriser l’identité multiculturelle de la société algérienne, en combattant l’unicité qui accentue les fractures politiques et sociales.

Lila Mansouri

Militante des droits humains.

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