Le 29 juillet dernier, à l’occasion de la fête du Trône, le roi du Maroc, Mohamed VI, a annoncé la grâce de plus de 2000 détenus, dont des journalistes et blogueurs. Cette décision a permis la libération de plusieurs personnes, mais elle a été critiquée pour son caractère incomplet par des défenseurs des droits humains au Maroc, a rapporté The Independiente.
Parmi les 2476 détenus bénéficiant de cette grâce figurent des journalistes de renom tels qu’Omar Radi, Taoufik Bouachrine et Souleimane Raissouni. Les figures du Hirak du Rif, comme Nacer Zefzafi, leader du mouvement, ainsi que les détenus Sahraouis, n’ont pas été inclus dans cette grâce. Nacer Zefzafi, emprisonné depuis 2017 et condamné à 20 ans de prison, a récemment obtenu son baccalauréat avec mention depuis sa cellule. Le responsable de Transparency International, Fouad Abdelmoumni a confirmé à The Independiente que cinq militants rifains qui purgent des de 10 à 20 ans pour des accusations d’« atteinte à l’unité nationale » n’ont pas été libérés. C’est le cas pour les détenus sahraouis, dont certains sont emprisonnés depuis des décennies.
Mohamed Ziane, avocat et ancien ministre des Droits de l’Homme, condamné à trois ans de prison et récemment alourdi d’une peine supplémentaire de cinq ans pour « détournement de fonds », n’a pas bénéficié de la grâce. Selon The Independiente, le roi ne lui a pas pardonné les critiques publiques qu’il a tenues dans une interview. Âgé de 82 ans, Mohamed Ziane souffre de plusieurs maladies et il est détenu dans des conditions difficiles, privé de livres, de courrier et moyen d’écriture.
Certains observateurs pointe l’absence d’une volonté politique réelle derrière cette grâce royale, et estiment que certains des libérés pourraient l’avoir été sous la pression internationale.