Les «consultations» lancées et décidées par le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, fortement contesté par le peuple algérien, avec les personnalités, partis politiques et associations, ont fait sortir des milliers de citoyens, hier, dans les rues de la ville de Bouira.
Comme il fallait s’y attendre, les manifestants ont déployé plusieurs pancartes et banderoles sur lesquelles sont écrits des slogans contestant non seulement la feuille de route adoptée par Bensalah, mais en réclamant le départ de tous les symboles et les résidus de Bouteflika.
«Quand l’histoire refait surface : ce genre de consultations ont été surnommées par feu Hocine Aït Ahmed de chien qui se mord la queue», lit-on sur une pancarte brandie par un manifestant. Aux cris de «Bensalah dégage» et «Le peuple ne te reconnaît pas», la foule a également brandie des banderoles hostiles au chef d’état-major, le général Ahmed Gaïd Salah. N’ayant rien vu venir des engagements et promesses tenus par le général, la foule est en colère et son départ est devenu une priorité. «Pour le jugement de tous les corrompus. Pour une Assemblée constituante.
Encore un autre étranger (Bensalah, ndlr) à la tête de L’Algérie. Ni Toufik Ni El Gaïd. Le peuple est la caïd. Le pays n’est pas une caserne. Dégage Gaïd», lit-on sur les pancartes. En plus de ces messages, les manifestants ont déployé des banderoles portant la même revendication : «Ni Bensalah ni Gaïd Salah, yenhaw ga3 et yethasbou ga3. Non à la feuille de route que cherche à passer le pouvoir et les généraux».
Des marcheurs ont aussi brandi des pancartes portant des slogans rappelant les événements tragiques de 2001. En réaction aux informations relayées sur les réseaux sociaux, faisant état de la confiscation par des policiers de drapeaux amazighs à Alger, des manifestants ont dénoncé et d’une manière forte la répression et le recours à ce genre de pratiques indignes.
«C’est une preuve que le général n’a pas tenu ses engagements. Il y a deux jours, le premier militaire du pays a promis de protéger les manifestants lors des marches. Alors qui a ordonné l’ordre aux policiers de confisquer le drapeau et qui a ordonné aussi l’ordre de déployer des centaines de gendarmes pour bloquer l’accès aux manifestants à Alger ?» dit en colère un manifestant.
A préciser que trois barrages filtrants ont été mis en place depuis les premières heures d’hier à travers le tronçon autoroutier. Des automobilistes ont été coincés dans des embouteillages monstres, notamment à l’arrivée du tunnel de Bouzegza. Des bus ont été immobilisés par les gendarmes. Une seule voie a été ouverte à la circulation, ont témoigné des citoyens.
Source El Watan
Par A.Fejkhi