Conformément aux objectifs martelés depuis janvier 2024 par le ministre de l’Intérieur, la nouvelle législation sur l’immigration se traduit par une nette intensification des expulsions d’étrangers répertoriés comme fauteurs de troubles.
Selon les statistiques du ministère, le nombre d’éloignements forcés annuels d’immigrés délinquants pourrait doubler par rapport aux chiffres antérieurs, sur la base d’une extrapolation de données de 2022.
Cette dynamique accrue se concrétise déjà sur le terrain. Depuis le début de l’année, pas moins de 1666 étrangers impliqués dans des atteintes à l’ordre public ont été renvoyés de force dans leurs pays d’origine, soit une hausse de 28% en un an.
Sur l’ensemble de 2023, ce sont 4689 mesures d’expulsion qui ont visé des migrants considérés comme délinquants, un bond de 30% comparé à l’année précédente. Globalement, les éloignements contraints d’étrangers ont augmenté de 22% l’an passé, atteignant 11 722 cas.
Cette recrudescence s’explique notamment par la nouvelle priorité accordée au placement en rétention des clandestins réputés les plus dangereux, dans un objectif d’expulsion accélérée. Les centres de rétention administrative étaient auparavant davantage occupés par des familles.
Sous la pression de l’exécutif qui souhaite afficher sa fermeté en matière migratoire à l’approche des élections européennes, les préfectures sont désormais sommées d’amplifier ces opérations coercitives ciblant les étrangers aux antécédents délictueux avérés.
Kamel AIDOUNE/Agences