Il est temps, pour vous tenant du pouvoir, de rédiger votre oraison funèbre, comme il est temps pour nous de rédiger les contours d’une Algérie nouvelle, qui sera longue et douloureuse à mettre en place. De la préservation de la structure étatique telle qu’elle est, à la décentralisation, à l’autonomie voir à un état fédéral, le débat risque d’être longs et nous n’avons pas beaucoup de temps.
L’état algérien, tel qu’il est conçu par le colonisateur est dessinés pour servir les intérêts des colons et non ceux de notre population et en 1962, nous n’avons pas sue ou pas voulu remettre cette organisation en question.
La décentralisation veut dire sauvegarder le système avec des modifications profondes, illusoires ou réelles dans la finalité reste à prouver.
L’autonomie, concept plus avancé que la décentralisation dans la forme, laisse de très larges pans et de prérogatives au pouvoir central qui peut en jouer pour en limiter les effets.
L’éducation des politiques, tel que nous l’avons observé, ne permet pas d’envisager cette solution. Le parti unique a structuré notre pensée et notre sens d’analyse, on se voie tous comme unique et détenant la vérité la vraie. La grande majorité de nos politiques sont là pour se servir et non servir. Plus le gâteau est grand, plus les appétits sont grands.
Rompre avec le système, ne veut pas dire rompre uniquement avec les hommes qui gouvernent, mais proposer au peuple algérien une révolution culturelle. Briser définitivement la structure éducative, civilisationnelle mise en place pour dénaturer les fondements même de notre personnalité. Les partis politiques de tout bord n’ont jamais réussi à dessiner une alternative crédible. Encore plus grave, ils s’occupent à se battre pour le leadership, au lieu de réfléchir à concrétiser l’aspiration du peuple avec un programme lisible et clair, dire une nouvelle république sans en tracer les contours est une aventure sans lendemain. Aucun parti n’a un vrai programme ni politique ni économique, et ils veulent tous une nouvelle république.
N’en déplaise à certain, la solution la meilleure est le passage vers un état fédéral. Par des calculs politiciens, liés à la concentration du pouvoir, cette solution ne semble pas faire l’unanimité. On veut tous être des chefs et des supers chefs.
Plusieurs arguments militent en faveur de cette solution.
- Briser le cordon ombilical qui nous relie à la France. Créer une nouvelle organisation étatique qui tient compte de notre structure ethnique et historique.
- Le contrôle populaire est plus simple quand on est proche des centres de décisions. C’est l’une des raisons principales qui milite en faveur d’un état fédéral, à concevoir à l’algérienne. Des pistes de réflexion existent est sont à approfondir.
- L’orientation géopolitique mondiale actuelle nous incite à lancer un processus d’intégration régionale. Qui mieux que l’Algérie pour être la locomotive de cette intégration. L’organisation structurelle actuelle de l’état algérien ne peut prétendre à cette fonction. Mais un état fédéral peut être rejoint par nos voisins, pour peu que la structure et l’organisation prévoient d’une représentation égale et équitable entre toute la population de la région. Nous avons la même histoire la même culture, nous sommes le même peuple que les divers envahisseurs ont divisé. Il est temps de reconstruire un état ou toute la population de l’Afrique du Nord se retrouve pour un avenir commun. On doit regarder l’Algérie de demain et les perspectives mondiales ne sont pas réjouissantes, isolés, nous serons une proie facile pour les grands prédateurs : le monde occidental et la chine pour ne citer qu’eux. Si nous arrivons à une intégration régionale réelle, nous deviendrons un acteur majeur dans la construction de l’Afrique de demain qui est au centre de toutes les convoitises du moment. L’avenir du monde se joue aujourd’hui, qui contrôle l’Algérie contrôlera l’Afrique.
- La création de 6 Wilayas historiques, base de départ, permettra à chaque région de développer son artisanat, son art culinaire et variante artistique pour démarrer le développement touristique intérieur d’abord et international ensuite après nous être hissés aux standards mondiaux. Le premier secteur à encourager, pour sortir de la dépendance des hydrocarbures, et le tourisme. Nous avons un pays ou le tourisme peut se développer en toutes saisons : le tourisme de montagne, du désert et plage.
La question du moment est comment procéder pour démarrer cette nouvelle étape et surtout redonner espoir et confiance à notre jeunesse en particulier et à notre peuple en général.
La mise en place d’une phase de transition est obligatoire. Elle doit être menée par des personnalités sans antécédents politiques, que la population doit publicité.
Des noms émergent :
Maître Bouchachi pour représenter la société civile
Maître Assoul pour représenter les femmes
Mr Hamrouche pour représenter l’ancien régime
Et Karim Tabbou pour représenter la jeunesse.
Un grand patron pour représenter les industriels
Un officier supérieur pour représenter l’armée, tout en sachant que l’armée doit se dégrader du terrain politique et ne s’occuper que de la sécurité nationale et être gardienne de la nouvelle constitution
Ces personnalités vont se faire seconder par des experts de leurs choix.
Leur feuille de route.
- Libérer tous les détenus politiques
- Créer un gouvernement d’union nationale sous leurs autorités.
- Mettre en place une justice indépendante, tout au moins en poser les premiers jalons
- Dissoudre les deux chambres, parlement et sénat
- Déterminer les nouvelles règles de représentativités en insistant sur la parité homme/femme
- Dissoudre tous les partis politiques sans distinction, 6 mois après lancer la création de nouveaux partis politiques dans chaque wilaya, que nous espérant envahis par la nouvelle génération instruite et demandeuse de formation politique. Ces partis vont s’agglomérer autour de trois thèmes majeurs. Les progressistes de gauche, les conservateurs de droite et les islamistes, ce qui donnera trois grands partis politiques nationaux.
- Gérer de manière efficiente les affaires courantes en essayant de mettre en place de nouvelles pratiques de gestion transparente.
- Dessiner les contours des 6 wilayas en se basant sur celui du congrès de la Soummam.
- Organiser les élections d’assemblées constituantes régionales.
- Préparer la mise en place du contre-pouvoir régional et national.
- Organiser l’élection des walis ou gouverneurs des régions.
- Organiser l’élection d’une assemblée constituante nationale qui doit être la somme des constituantes régionales.
- Organiser l’élection présidentielle
Pour ce faire, cette transition ne peut être menée à bien que par le soutien de la population.
La démocratie est un long processus d’apprentissage, des erreurs seront commises, il est du devoir des partis d’oppositions de tirer la sonnette d’alarme.
Il faut que tout le monde comprenne que cette étape va être difficile, il n’y a pas de baguette magique pour redresser l’économie de l’Algérie. Des sacrifices seront demandés à tous durant les premières années du redressement des comptes publics. La seule recommandation à faire au gouvernement de transition est de préserver le SMIG et de mettre en place un système social adéquat pour accompagner les plus fragiles de la société.
Que vive l’Algérie de demain dans la dignité et l’opulence.
Vive l’Algérie.
Hamid Challal