Les détenus d’opinion sont une fois de plus exclus de la grâce présidentielle, malgré les appels en faveur de leur libération.
Le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune a signé, le 4 juillet, à la veille des célébrations de la fête de l’indépendance du pays, deux décrets présidentiels portant sur des mesures de grâce. Le premier concerne 8 537 détenus de droit commun, tandis que le second bénéficie aux détenus ayant réussi les examens du Brevet d’enseignement moyen, obtenu un certificat de formation professionnelle et artisanale, ou obtenu des diplômes universitaires en 2022 et 2023.
Le communiqué de la présidence précise que cette grâce ne s’applique pas aux détenus condamnés pour des crimes liés au terrorisme, à l’homicide, au meurtre, à l’évasion, à l’espionnage, aux conspirations contre l’autorité de l’État, ainsi qu’à ceux impliqués dans des atteintes à l’intégrité et à l’unité territoriale.
Sont également exclus les condamnés pour « faux en écriture publique, usurpation d’identité, coups et blessures graves, agression contre des ascendants ou des mineurs, atteinte à la pudeur, viol, kidnapping, traite des êtres humains, trafic d’organes, bandes de quartier, incendie volontaire, agression contre des fonctionnaires et institutions de l’État, atteinte aux systèmes de traitement automatisé de données à des fins de défense nationale, ainsi que trafic de migrants, crimes liés aux drogues, contrebande, corruption, change, mouvement de capitaux, association de malfaiteurs, vol qualifié, faux-monnayage, discrimination, discours haineux, fraude, falsification, monopole, spéculation illégale sur les marchandises, ainsi que les crimes liés aux établissements pénitentiaires et à la réinsertion sociale ».
Les détenus d’opinion ne bénéficient pas de cette mesure de grâce. Parmi eux figurent au moins 200 activistes, militants et journalistes, dont des femmes, actuellement incarcérés dans les prisons algériennes pour avoir exprimé leurs opinions. La plupart sont accusés d’atteinte à l’unité nationale, de terrorisme (en vertu de l’article 87 bis du code pénal), ainsi que de discours de haine et de discrimination.
Il est à noter que même les personnes détenues pour spéculation illicite ne sont pas concernées par cette grâce présidentielle, malgré les appels de certains députés à revoir la loi relative à la spéculation illicite et son application.