Les élections législatives anticipées du 30 juin 2024 ont connu un bouleversement politique majeur en France. Selon les premières estimations, le Rassemblement national (RN) et ses alliés arrivent en tête avec 34,2% des suffrages, confirmant ainsi leur percée aux récentes élections européennes.
Le Nouveau Front populaire (NFP), coalition regroupant les partis de gauche (LFI, PCF, EELV, PS), se place en deuxième position avec 29,1% des voix. Ces deux blocs dominent la majorité des 577 circonscriptions, reléguant le camp présidentiel « Ensemble pour la République » à la troisième place avec 21,5% des suffrages.
Cette situation marque un net recul pour le parti d’Emmanuel Macron par rapport aux législatives de 2022, où il avait obtenu 25,7% des voix. La dissolution de l’Assemblée nationale décidée par le président ne semble donc pas avoir produit l’effet escompté.
Les projections de l’Ifop, bien que préliminaires, suggèrent que le RN pourrait obtenir entre 240 et 270 sièges au second tour, tandis que la gauche en viserait 180 à 200. Le camp présidentiel, quant à lui, pourrait se retrouver avec seulement 60 à 90 députés. La majorité absolue de 289 sièges semble donc à portée du RN.
La participation a atteint un niveau record pour le 21e siècle, avec une estimation de 67% de votants, se rapprochant des chiffres de 1997 lors des dernières législatives anticipées.
Face à cette situation, le président Macron a appelé à la formation d’un « large rassemblement clairement démocrate et républicain » pour contrer la progression du RN. De son côté, Jean-Luc Mélenchon a demandé aux candidats de gauche arrivés en troisième position de se retirer pour faire barrage à l’extrême droite.
Le second tour, prévu le 7 juillet, s’annonce crucial et pourrait voir un nombre record de triangulaires dans environ 300 circonscriptions, ajoutant une dose d’incertitude à ce scrutin historique.
La Rédaction