25.9 C
Alger
mercredi 29 octobre 2025
DébatsLe Yémen, le synonyme du malheur

Le Yémen, le synonyme du malheur

On appelait la région l’« Arabie Heureuse », l’Arabia Felix des Romains. Aujourd’hui, le Yémen est synonyme de malheur, de dévastation et de mort. Une tragédie s’y joue à huis clos, ou presque. Car si les conflits syrien et irakien attirent l’attention des Chancelleries comme celle des médias, le drame yéménite se déroule dans l’indifférence générale. Hors des radars.

Les images manquent, mais les chiffres disent le drame à leur froide manière. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont déjà trouvé la mort et l’on compte 3 millions de déplacés. Les victimes des conséquences indirectes des combats qu’il s’agisse de mal- nutrition ou de maladies sont légion. Selon une ONG, plus de 85 000 enfants seraient déjà morts dans le sillage des armes.

Cette guerre semble oubliée, pour deux raisons. L’extrême difficulté pour les journalistes de la couvrir, d’abord. Un reporter du Figaro a toutefois pu s’y rendre en juin, rapportant un témoignage poignant. Sa moindre importance « stratégique », ensuite. Pourtant, le conflit yéménite n’a rien de périphérique. S’y affrontent les deux grands rivaux du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite et l’Iran. Un choc majeur, entre le pays phare du monde sunnite et le champion de l’islam chiite.

Y aura-t-il un effet Khashoggi ? Le macabre dépeçage du journaliste saoudien à Istanbul a mis Riyad sous pression. Sans lâcher son allié MBS, l’Administration Trump l’a sommé de calmer ses ardeurs guerrières et de chercher une sortie au conflit yéménite. Tout en sermonnant durement les rebelles houthistes soutenus par Téhéran, qui reste la bête noire de Washington. Les Européens ont aussi haussé le ton. Des pourparlers doivent s’ouvrir la semaine prochaine en Suède. Les belligérants semblent réaliser la difficulté d’une solution militaire. Mais la confiance manque terriblement. Si cette deuxième tentative de négociation échoue, la guerre risque de reprendre de plus belle. Et l’ombre recouvrira de nouveau le Sud meurtri de la péninsule arabique.

Arnaud de La Grange

Source : Le Figaro

 

 

 

Derniers articles

Articles connexes

Béjaïa, la ville qui respire

Expression libre : Par Bihmane Belattaf Il m’avait lancé cette phrase avec l’assurance des ignorants : — Béjaïa ? On dit...

Au nom de la morale islamique

Par Bihmane Bellataf Il est des hommes qui ne peuvent émerger qu’à travers des postures rigides, des décisions brutales, sans...

Extrait du premier chapitre du Rapport des Droits Humains 2024  » Algérie un virage autoritaire, répression et érosion des libertés »

Situation des Droits humains et répression des libertés en Algérie - 2024 Ce rapport écrit par Riposte Internationale...

Recherche par tags

Dans la même catégorie