Le parti pointe également du doigt les “amendements au code pénal proposés par le gouvernement” qui soulèvent des interrogations.
Dans un communiqué rendu public ce mardi 12 mars 2024, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a exprimé ses vives préoccupations quant aux conditions entourant la préparation de la prochaine élection présidentielle en Algérie. Le parti n’a pas mâché ses mots : “Le climat n’est pas à la préparation sereine de la prochaine présidentielle.”
Cette mise en garde du RCD fait notamment écho au maintien controversé de l’article 87 bis du Code pénal. Selon la formation politique, “le maintien en l’état de l’article 87 bis constitue, à lui seul, un état d’exception.” Cet article, ayant conduit à l’incarcération de “centaines de citoyens innocents” selon le RCD, a été maintes fois critiqué, y compris par l’ONU.
Le parti pointe également du doigt les “amendements au code pénal proposés par le gouvernement” qui soulèvent des interrogations. “Alors que le discours officiel s’efforce de vendre une image d’une Algérie qui s’ouvre, le texte gouvernemental maintient en l’état l’article 87 bis”, dénonce le communiqué.
S’ajoutent à ces inquiétudes les sanctions renforcées pour “sortie illégale du territoire national” via l’article 175 bis, mesure qui “ne peut concerner simplement la harga (émigration clandestine)” selon le RCD.
La formation d’Atmane Mazouz a également remis en cause certaines initiatives présumées comme le “Conseil Mondial de la Diaspora Algérienne”, qualifié de “besoins d’instrumentalisation” ne répondant pas aux véritables attentes du Président Tebboune.
Évoquant un climat délétère, le communiqué affirme : “Entre les déclarations d’un Bengrina sur la présidentielle, ceux qui trouvent que le pouvoir est sur la bonne voie pour assurer un bon déroulement du scrutin, ou alors que la priorité c’est la sécurité et l’économie pour balayer d’un revers de main le préalable de légitimité et de démocratie, il y a de la place à tous les revirements.”
Pour le RCD, ces contradictions semblent favoriser les “positionnements” personnels plutôt qu’un véritable débat démocratique, certains se “pressant pour se donner un destin national” tandis que d’autres “rejoignent leurs parrains”.
Kamel AIDOUNE