Les propos fracassants d’Olivier Rafowicz, porte-parole francophone de l’armée israélienne, ont défrayé la chronique et suscité l’ire, jetant une lumière crue sur les positions divergentes du Maroc et de l’Algérie face au conflit israélo-palestinien.
Lors d’un entretien avec la chaîne i24 News, le représentant militaire n’a pas mâché ses mots, dénonçant sans ambages l’intransigeance algérienne tandis que le royaume chérifien, selon lui, fait désormais cause commune avec l’État hébreu.
“L’Algérie essaie de rallier le Fatah et le Hamas afin que les Palestiniens se coalisent contre Israël. Le Maroc, en revanche, est aux côtés d’Israël, tandis que l’Algérie se radicalise face à nous et face au Maroc”, a-t-il asséné avec une franchise désarmante.
Cette saillie verbale abrupte jette une lumière crue sur la position marocaine, pourfendant les tentatives diplomatiques visant à mettre en avant le soutien de Rabat à la cause palestinienne, notamment via la présidence du Comité Al-Qods par le roi Mohammed VI.
De fait, le silence assourdissant du souverain durant les récents affrontements meurtriers à Gaza tranche avec la voix tonitruante d’Alger, qui n’a eu de cesse de fustiger l’agression israélienne au Conseil de sécurité.
Pour Rafowicz, ce hiatus illustre les véritables priorités des deux royaumes. L’Algérie demeure ancrée dans sa posture panafricaniste et anti-impérialiste historique tandis que Rabat a choisi de privilégier ses intérêts personnels, escomptant l’appui d’Israël dans son différend avec le Polisario sur la question du Sahara occidental.
Ces déclarations tonitruantes ont naturellement suscité l’ire de nombreux observateurs, qui y ont vu une tentative d’ingérence caractérisée dans les affaires intérieures marocaines. Un nouveau camouflet pour la diplomatie de Rabat, dont les dénégations peinent à masquer l’inévitable rapprochement avec l’État hébreu.
Kamel AIDOUNE