La Confédération des syndicats algériens (CSA) monte au créneau et appelle à une révision en profondeur de la législation encadrant les relations de travail.
Dans un communiqué rendu public hier, l’organisation syndicale demande l’intervention “urgente” du président Abdelmadjid Tebboune pour “la révision des lois du travail” qu’elle juge “en contradiction avec les dispositions de la Constitution algérienne adoptée en 2020 et aux conventions internationales ratifiées par l’Algérie”.
Dénonçant les “restrictions” contenues dans les textes actuels, la CSA “met en garde que cette situation va à l’encontre de la stabilité sociale”, pourtant souhaitée par le chef de l’État. Elle n’hésite pas à “faire porter la responsabilité” au ministère du Travail, qui reste selon elle “fermé à toute opportunité de dialogue social constructif et sérieux” sur la question des droits et libertés syndicales.
La fronde s’organise et prend de l’ampleur puisque treize syndicats, “tous secteurs confondus”, ont décidé de marquer la prochaine Fête des travailleurs du 1er mai par une journée de “colère et de protestation”. À travers un sit-in prévu ce jour-là, ils entendent afficher leur “refus des pratiques” du ministère qui “refuse toute politique portée sur le dialogue social”.
Au cœur des revendications figurent l’exigence de “négociations sur l’ensemble des revendications socioprofessionnelles” déjà exprimées dans chaque secteur d’activité. Mais les syndicats réclament également la reconnaissance institutionnelle pleine et entière de la CSA. Cette dernière dénonce “l’attitude du ministère de Travail refusant de donner suite à sa demande d’agrément déposée depuis plus d’une année” et exige d’être traitée comme “un partenaire social à part entière”.
Face à cette fronde se dessine le spectre d’un bras de fer social d’envergure entre l’exécutif et une frange représentative du mouvement syndical algérien. Un conflit aux résonnances potentiellement lourdes pour la stabilité socio-économique du pays si les appels au dialogue venaient à rester lettres mortes.
Athmane BENALI