La communauté algérienne établie à l’étranger n’a pu rester indifférente face aux manifestations pacifiques qui se sont déroulées dans toutes les régions du pays, bien au contraire, elle s’est inscrite naturellement en phase avec le mouvement en marche pour la démocratie et l’État de droit .
Et, a fait entendre sa voix dans plusieurs capitales du monde. Le dimanche 24 février, de la place de la République à Paris, l’immigration présente par milliers a exprimé sa soif de liberté, de dignité, de justice et de démocratie. Elle a tenu à se positionner pour une rupture radicale avec le système, une transformation de l’élan de contestation créé par les algériens de l’intérieur en force positive de changement. En effet, les citoyens se sont rassemblés, dans la joie, le respect et la convivialité pour scander leur colère et leurs inquiétudes face au maintien du régime et sa volonté de se pérenniser coûte à sacrifier l’avenir du pays .
Lors de ce grand rassemblement, des slogans hostiles au pouvoir exigeant son départ se sont répandus dans la foule. Ainsi, les manifestants ont réaffirmé avec force leur engagement à construire une véritable République qui leur assurera le progrès, la stabilité et la protection . L’éveil des consciences semble s’emparer de la jeunesse et remarquablement des femmes. Elles sont venues si nombreuses apporter leur voix, leur appui au rassemblement de changement.
Déterminées, elles se sont mobilisées à la marche du changement , et ont affirmé qu’elles sont présentes pour accompagner le processus démocratique comme elles l’ont déjà fait dans le passé. A chaque moment difficile que le pays a dû traverser depuis la révolution de 54 à nos jours, la femme algérienne était là pour contribuer et porter sa part du combat. Et, avait œuvré à côté de l’ homme pour libérer le pays et maintenir par la suite l’espoir d’un avenir démocratique.
Par ailleurs, les manifestants ont tenu à rejeter le processus électoral, déjà, entaché de fraude. Ils jugent que les conditions d’une élection propre ne peuvent se réunir tant que les espaces d’expression publics sont fermés, les médias embrigadés, la voix de l’opposition et plus largement du peuple étouffée. Autrement dit : le pouvoir ne veut pas d’une élection transparente, encore moins d’un changement par les urnes.
Toutefois, la volonté de briguer un 5e mandat pour le chef de l’État sortant a été la goutte d’eau qui a déversé le vase. Les citoyens réclament, d’ores et déjà, au delà de refus du 5e mandant la fin du régime et l’instauration de la démocratie et l’État de droit. En définitif, les algériens sont conscients de la nécessité d’aller vers un processus reconstituant pour refonder l’État et provoquer le passage vers la 2e République par l’élection d’une assemblée nationale constituante garante de la souveraineté du peuple.
Par : Mohammed YACOUB