Dans un virulent réquisitoire sur les réseaux sociaux, Karim Tabbou, figure de l’opposition algérienne, s’attaque au discours officiel sur le déroulement du Ramadan dans le pays. Selon lui, les déclarations du Président sur la « fourniture des matériels de base » et la « solidarité » entre Algériens relèvent du pur mensonge.
Tabbou souligne que « dans un pays normal, une telle affirmation doit être le résultat d’une étude socioéconomique, menée par des experts » et « étayée par des chiffres fiables ». Mais il affirme que « les chiffres fournis par les autorités sont faux, trompeurs et exagérés ».
L’opposant dénonce ainsi « un défi flagrant pour l’économie et la science politique », où « les chiffres présentés révèlent le chaos et le manque de coordination entre les institutions », ainsi que « l’absence du principe fondamental de toute économie : la statistique et la comptabilité réelle ».
Tabbou s’attaque également à l’instrumentalisation des activités culturelles et festives du Ramadan par le pouvoir. Il évoque « un mélange de combattants des partis au pouvoir, bénéficiaires et clients locaux » présentés comme « représentants de la société civile », alors qu’il s’agit en réalité d' »un intérêt au service de la police politique ».
Malgré ce contrôle étouffant, l’opposant souligne que « les humbles citoyens ont mené des opérations de citoyenneté à grande échelle » et « ont montré qu’ils se sont accrochés aux valeurs de coopération et de solidarité ». Un témoignage de la résistance de la société civile face aux dérives du pouvoir.
Kamel AIDOUNE