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jeudi 26 décembre 2024
PolitiqueInterview du président du RAJ pour ADN News

Interview du président du RAJ pour ADN News

La conférence nationale de la société civile pour une sortie de crise aura lieu le samedi 15 juin à Alger. C’est à la réunion du mardi 11 juin au siège de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF) à Alger, que les dynamiques de la société civile ont trouvé un consensus après neuf heures de discussions.

ADN News : Le Hirak aujourd’hui d’après vous, quel bilan ?

Abdelouhab Fersaoui, président du RAJ (Rassemblement actions jeunesse).Le bilan ne peut être que positif, parce que nous somme passé d’une situation dont le peuple algérien n’a pas la possibilité de s’exprimer, ou de manifester d’une manière pacifique pour faire entendre sa voix, à une autre situation ou le peuple algérien s’est libéré en cassant le mur de la peur. Aujourd’hui, les algériens après avoir étaient exclus du champ politique, marginalisés, mis à l’écart et réprimé, il se réapproprie l’espace publique de débat. Donc aujourd’hui, il y’a beaucoup d’acquis qui sont déjà arrachés. Pour ce mouvement, c’est un mouvement qui a donné l’espoir d’une nouvelle Algérie, l’Algérie des libertés, l’Algérie de l’égalité et du respect ces droits humains. C’est un mouvement qu’a empêché un cinquième mandat et qui a annulé deux élections présidentielles sans qu’une seule goutte de sang ne soit versée, et sans violence. C’est un mouvement qui reflète le degré d’éveil citoyen et la maturité politique des algériennes et des algériens.

Dans l’optique d’aller vers une conférence nationale, les dynamiques de la société civiles ont eu plusieurs rencontres, qu’attendez-vous de ses rencontre ? Comment sont-elles nées et qui sont les acteurs ?

Le 22 février comme je l’ai déjà dit, a libéré le peuple algérien, et donné la possibilité au mouvement associatif et aux dynamiques de la société civile d’exister en tant que force de proposition, en tant qu’acteur et force d’action. La société civile a donc repris son rôle. Les anciennes dynamiques ont trouvé plus d’espace pour travailler, et y’a l’émergence de nouvelles dynamiques comme celles des étudiants, des artistes et des collectifs qui sont nés un peu partout au niveau national. Le peuple algérien est donc là, et ses revendications sont claires ; il revendique le départ du système.

Les dynamiques de la société civile sont donc là, pour donner un prolongement politique, ou un contenu politique à ces revendications. Transformer ces revendications en une proposition concrète sue le terrain. Pour nous, nous avons commencé à y travailler dans le cadre du collectif de la société civile pour une transition démocratique à partir du 27 février. Nous  avons rendu publique une proposition d’une feuille de route le 18 mars. Puis le 27 avril, nous avons appelé à une conférence nationale.

La conférence nationale permettra de fédérer ces dynamiques, et de capitaliser le travail qui s’est fait au niveau national pour sortir avec une seule feuille de route consensuelle. L’objectif est que la société civile se place sur la scène nationale et politique comme étant une force de proposition et d’action, et en tant que acteur médiateur.

L’organisation de la conférence nationale n’est pas une fin en soi, mais c’est une étape importante pour sortir avec une feuille de route, qui sera débattue par la société et qui sera soumise à la classe politique pour en discuter.

Qu’attendez-vous aujourd’hui de la classe politique, avant et après votre conférence nationale ?

Ecoutez, toute initiative qui vise à rassembler un groupe d’algériens autour des principes de la démocratie, de l’état de droit et des libertés sont les bienvenues. C’est le moment opportun, nous sommes dans une période historique. Il est temps aujourd’hui de mettre de côté notre égoïsme politique et essayer de trouver des consensus. Le système pendant ces 20 dernières années, a tout fait pour diviser la société sur fonds idéologiques, culturels et linguistique. Nous nous sommes rendu compte aujourd’hui que ce pouvoir ne permet en réalité à aucune idéologie d’exister. Nous devons construire un large consensus, en renforçant l’union de toutes les dynamiques et de toutes les forces vives en Algérie, afin de faire face à ce pouvoir qui veut se maintenir à tout prix. Notre conférence nationale s’inscrit dans cette logique.

Quelles sont les avancées de vos concertations aujourd’hui ? Etes-vous prêt à la conférence nationale de ce samedi 15 juin ?

Samedi y’aura la rencontre nationale. Nous somme conscient qu’il s’agit d’un processus de construction. Il ne faut pas que nous soyons conditionné par le temps, mais mettre le temps qu’il faut pour réussir et faire aboutir ce processus. Nous savons que ce n’est pas facile. Le groupe des dynamiques de la société civile n’est pas un groupe homogène, car il y’a plusieurs idéologies et plusieurs sensibilités. Le faite que nous travaillons ensemble est déjà un acquis et quelque chose de très positif. C’est une responsabilité pour nous tous de sortir avec un consensus, et il y’a de la volonté pour ça.

Avez-vous mis en place des mécanismes pour réduire les divergences entre les différentes parties ?

Nous sommes dans une logique de construction d’un consensus, et le consensus ne passe pas par le vote. On privilégie le dialogue et les compromis, mais sans qu’on cède sur les principes. Ce qui est avantageux, c’est le peuple qui continue d’occuper la rue. Nous ne pouvons donc pas sortir avec quelque chose qui ne répond pas aux aspirations de la rue. Ça peut être très difficile, car parfois nous nous retrouvons devant des contradictions, mais avec un dialogue sincère, nous allons parvenir à construire ce consensus.

Donc la poursuite du mouvement populaire est cruciale pour faire éclore cette démocratie ?

La poursuite de la mobilisation pacifique est le seul garant de l’aboutissement de ce mouvement, car le pouvoir a cassé tous les canaux de médiation, dont les parties politiques et les associations. Jusqu’à présent, la mobilisation est intacte, et c’est elle qui impose les lignes directrices aux parties politiques et à toutes les dynamiques.

Vous étiez en déplacement ce mardi pour rencontrer la diaspora algérienne en France. Pour vous, quel rôle pourra jouer la diaspora dans les évolutions à venir du Hirak ?

La contribution des algériens établies en France ne date pas d’aujourd’hui. Des millions d’algériens sont à l’étranger. Pour nous, il n’y a pas de citoyen de première zone et de seconde zone. Les algériens sont tous égaux en matière de droits et de devoirs. Certes le mouvement se déroule en Algérie, mais les rassemblements de chaque dimanche à la place de La République à Paris, les différends débats et dynamiques qui existent ici en France et ailleurs constituent un soutien et un renforcement extraordinaire au mouvement populaire en Algérie. Je ne dirai pas merci parce que c’est un devoir pour permettre à l’Algérie de s’émanciper.

La diaspora est-elle représentée dans les assises de la transition en Algérie ?

Pour nous il n’y a pas un citoyen de première ou de deuxième zone. Tous les Algériens sont les bienvenues. Dans notre dynamique, plusieurs structures de la diaspora sont représentées, dont ACDA (Agir pour le changement et la démocratie en Algérie) et Riposte Internationale.

Par Rachid MOKRANI

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