D’anciens diplomates français en poste à Alger ont expliqué, dans un reportage de France Info, pourquoi les autorités françaises sont dans l’embarras à chaque fois qu’elles doivent commenter l’actualité algérienne. «Soit vous faites quelque chose et vous êtes soupçonné d’ingérence. Soit vous ne faites rien et on vous reproche votre soutien au pouvoir en place», commente l’un d’entre eux.
De son côté, un ancien ambassadeur de France à Alger, que France Info ne nomme pas, souligne que «la diplomatie française a toujours un temps de retard en ce moment en Algérie», reprochant à l’Elysée et au Quai d’Orsay un manque d’anticipation. «Quand j’ai évoqué la situation il y a six mois, en parlant de la momification du Président, j’ai senti que ça gênait les autorités françaises», a affirmé ce diplomate qui pense que la France «a une crainte exagérée des effets d’une déstabilisation en termes migratoires et sécuritaires». «Dans les années 1990, rassure-t-il pourtant, avec la guerre civile, il y a eu seulement 100 000 migrants». «On a aussi un complexe d’ancien colonisateur. Tout cela peut expliquer le silence, le louvoiement et une certaine complaisance envers le régime», a-t-il confié au média français.
«Il y a un traumatisme très, très profond. On a cru que ce serait réglé en deux générations et ce n’est pas le cas. Cela reste très, très compliqué», a observé un autre diplomate selon lequel «le système politique algérien a construit sa légitimité sur l’hostilité envers la France». Pour un autre diplomate à la retraite, ce qui se passe en Algérie «est aussi une affaire interne à la France, vu l’importance de la communauté franco-algérienne».
Quant à Bernard Kouchner, l’artisan du droit d’ingérence qui a détruit plusieurs pays arabes, il pense que «dès que le mouvement aura achevé sa révolution, il faudra demander avec précaution ce que l’on peut faire». Les Algériens lui ont déjà répondu en chœur : rien !
Par Lina S.
Source Algerie-Patriotique