L’arrestation de Saïd Bouteflika et les généraux Toufik et Tartag n’est pas une victoire pour le mouvement populaire. Ce dernier est particulièrement ciblé par cette énième arrestation dans le cadre de ce qu’ils appellent la lutte contre la corruption et autres balivernes.
L’objectif clair : casser le mouvement en faisant croire que c’est le peuple qui a fait tomber tous ces personnages du régime. S’il est vrai que parmi les manifestants du vendredi, il y a ceux qui réclament une lutte contre ce phénomène criminel et pour le départ de ces « têtes », nous ne devons pas oublier la raison essentielle pour laquelle des millions d’Algériennes et d’Algériens sont sortis dans la rue : La chute du système et l’instauration d’un régime démocratique et d’un Etat de droit consacrant l’indépendance de la justice.
C’est le volet politique qui est essentiel dans ce formidable mouvement populaire et nous ne devons pas être naïfs pour croire que les différentes interpellations depuis Ali Haddad jusqu’à Saïd Bouteflika, sont le fruit de la pression populaire.
Je sais que c’est difficile avec le mois de Ramadhan, mais la mobilisation citoyenne doit se maintenir jusqu’à ce que le pouvoir de Ahmed Gaïd Salah tombe. Nous devons leur montrer que nous ne sommes pas dupes.
Nous devons rester vigilants devant toutes les manipulations qui ciblent les revendications politiques du mouvement populaire. Sans une transition non contrôlée par le système, suivie de l’élection d’une Assemblée constituante et l’instauration d’une nouvelle République, le peuple ne pourrait concrétiser ses aspirations à une vie meilleure, et ne peut dire qu’il a réussi sa révolution.
Nous devons rappeler que sans une justice indépendante et libérée de la politique nocturne du téléphone, aucune lutte contre la corruption n’aurait de sens. Aucun procès n’aurait de la crédibilité, fut-il celui des plus grands corrupteurs et corrompus.
Concentrons-nous sur les exigences politiques de notre peuple et non sur des règlements de compte entre gens du système, entre clans du système.
Donnons leur rendez-vous vendredi prochain, même l’estomac vide, pour leur dire : Tout le système doit dégager, pas uniquement les personnes qui le composent !! Ah ya din Qessam !!
PS : Je rappelle à Gaïd Salah que c’est un crime d’impliquer l’ANP dans le jeu politique malsain. Notre armée doit être protégée contre des gens comme lui.
Par Malik Boumati