J’ai trouvé Vincent Lindon parfait dans ce rôle d’un Casanova vieillissant, d’un Don Juan qui a perdu la superbe de sa jeunesse. Il a parfaitement su interpréter le libertin de l’époque des Lumières, avec sa nonchalance caractéristique, qui ne manque pas d’une certaine virile élégance… Et voici le «tombeur»… qui tombe, pour la première fois, vraiment amoureux.
Jusqu’à connaître, enfin, les affres du manque non assouvi…et à se laisser piéger par ce sentiment, de lui inconnu, de l’amour vrai… qui le mène au bord du suicide. Car cette fois, ce n’est plus lui qui mène le jeu, c’est elle ! Et la rouée se révèle cruelle. Comme à la lecture de ses «Mémoires», ce premier déboire de sa vie le rend finalement profondément humain.
Humaine aussi est son amie vénitienne, qui lui ressemble tant par son genre de vie ; humaine par les choix qu’elle assume, par l’amitié qui perdure entre eux deux. C’est eux deux qui ont le beau rôle. Et la jeune «innocente» qui mériterait les foudres du Commandeur. Plaisir d’un beau film intelligent et sensible, dans des décors et costumes d’une Angleterre à la Gainsborough…
Par Mireille LIATARD