Ils ont tué et fait tuer des dizaines de milliers de personnes. Ils ont torturé et fait torturer des dizaines de milliers de personnes, dont plus de 20.000 sont morts sous la torture (c’est statistique, quand on torture x personnes, y personnes ne supportent pas) et sont portées disparues jusqu’à ce jour.
Ces deux personnages ont détruit des centaines de milliers, peut-être des millions de vies (les morts, les disparus, les blessés, les emprisonnés, les torturés, les familles forcées à l’exil, etc..). Des millions de personnes sont meurtris à jamais dans leur chair.
Plus tard, ils ont ramené le clan Bouteflika, l’ont protégé et lui ont permis de voler des centaines de milliards de dollars. Ils ont pourchassé, réprimé, emprisonné, forcé à l’exil, tous ceux qui avaient osé dénoncer la connexion entre l’armée, les services de renseignement et l’oligarchie. Ils ont protégé les milliardaires et réprimé les zawallis, ils ont acheté les intellectuels organiques et réprimé et forcé à l’exil les esprits libres.
Ils ont voulu détruire même nos rêves.
Aujourd’hui, je le dis clairement, je me fiche totalement de savoir si ces arrestations sont le fruit d’un règlement de compte entre les clans du régime, ce n’est pas mon affaire. Qu’ils se déchirent et se sacrifient les uns les autres est le résultat de la pression et de la mobilisation populaire qui s’amplifie de semaine en semaine.
Même s’il faut reconnaître, à ce stade, les décisions courageuses de mise hors d’état de nuire des criminels, Toufik, Tartag et Said Bouteflika (il y en a d’autres), je n’ai aucune confiance, ni en Gaid Salah, ni dans le commandement militaire tant qu’ils n’annonceront pas clairement qu’ils vont rendre le pouvoir aux civils.
La mobilisation doit se poursuivre et s’amplifier jusqu’à ce que le commandement militaire annonce qu’il a compris et qu’il s’engage a remettre le pouvoir au peuple à travers une phase de transition politique et un processus constituant.
La révolution n’en est qu’à ses débuts. On ne lâchera rien !
Patience, persévérance et Tatnahaw Gaa et Tathasbou Gaa.
Par Yahia Bounouar