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jeudi 5 décembre 2024
DébatsBonne année 2969 à tous les Algériens

Bonne année 2969 à tous les Algériens

Assegwass ameggaz a tous les Algériens.


Que yennayer 2969 soit celui de la fin de toutes les exclusions.

L’Histoire reste constamment en éveil tant que toutes les vérités n’ont pas été, l’une après l’autre, mises à la lumière. Il est ainsi d’une réalité que notre histoire dissimule et dont les racines remontent au mouvement national libérateur, la question berbère. Cette question identitaire des Algériennes et des Algériens a été étouffée, dévoyée et souvent diabolisée par les différents acteurs de la vie politique algérienne que ce soit dans les années 40 ou postindépendance. Les amalgames et les raccourcis sont toujours empruntés par les détenteurs d’un pouvoir aussi petit soit-il, pour noyer comme à l’accoutumée, cette revendication légitime, pacifique, qui à terme, sera le catalyseur d’une démocratisation de l’Algérie et partant, de tout le Maghreb des peuples.

Déjà, à l’indépendance, le spectre du « berbérisme » et du « séparatisme » a été nourri par les « nouveaux révolutionnaires » gardiens du temple vide des « thawabits ». La dimension amazigh est bannie. Dans les manuels scolaires, aucune référence n’est faite aux ancêtres Massinissa, Jughurta, Juba, Lakahina…

Aujourd’hui que Tamazighth est reconnue au forceps comme langue nationale et officielle par un pouvoir illégitime, et que Yennayer est décrété fête nationale et journée chômée et payée, les Algériennes et les Algériens doivent faire une halte salutaire et se poser les questions pertinentes ; peut-on toujours faire semblant de ne pas voir ce qui est évident ? Peut-on continuer à nier l’essence même de la nation algérienne sous de faux-fuyants et de faux prétextes ? Peut-on continuer la « théâtralisation du leurre » en faisant semblant d’introduire quelques réformettes à l’école en guise de semblant de reconnaissance ? Peut-on, enfin évoquer une Nation sans l’identifier, sans être fiers du creuset civilisationnel qui la berce ?

La réalité Amazigh de l’Algérie est là ; elle nous interpelle depuis la nuit des temps. Elle est là à travers les écrits et les ouvrages d’éminents écrivains (Ibn Kheldoun in l’histoire des Berbères, Mouloud Maameri…).  Elle est là à travers les noms des villes et villages (Tablat, Relizane, Tlemcen, Tamezguida…). Elle est là à travers les noms des montagnes (Adrar, Idjabrren…). Elle est là à travers les vestiges archéologiques…

Elle est là à travers le parler algérien, les mœurs et coutumes de chaque famille, de chaque village avec un système de gouvernance harmonieux, juste et équilibré. Elle est là à travers le caractère frondeur de chacun d’entre nous. Elle est là à travers le sens de la rhétorique (fierté et nif…). Elle est là à travers le respect du droit de la personne humaine et la promotion de la femme qui a sa place dans la société (Antinea Ou Tinhinane ou celle qui a dit ; Kahina ; Fathma N’soumer…).

Elle est là à travers l’esprit de solidarité et le sens de l’hospitalité. Elle est là à travers la grandeur d’âme et la simplicité de l’Algérien… Enfin, elle est là avec tout ce qui est nécessaire pour justifier l’existence d’une Nation qui l’identifie des autres Nations. La culture Amazigh est le référentiel même qui rassemble et unit les peuples de l’Afrique du Nord (ou du Maghreb) et « la culture, c’est tout ce qui reste quand on a tout oublié ».

L’Amazighité est un facteur d’union de la Nation algérienne. Elle constitue le socle de l’Algérie, le noyau dur, le prolongement identitaire de nous-mêmes aux côtés de l’islamité et de l’arabité, autres facteurs d’union. Sa négation serait la négation de nous-mêmes, de la Nation algérienne.

À la veille de la commémoration de yennayer 2969, il est important de réaffirmer que le combat pacifique et la lutte continuera pour le changement du système en place, la démocratie et la construction de l’état de droit.

Dr Lakhdar AMOKRANE, Premier secrétaire de Jil Jadid

 

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