C’est une décision pour le moins choquante qu’a rendue le tribunal de Béjaïa ce 16 mai 2024. La militante Mira Moknache a écopé d’une lourde amende de 50 000 dinars, une sanction totalement disproportionnée au regard des faits qui lui sont reprochés.
Selon les informations du Comité National pour la Libération des Détenus, le tort de la militante, avoir exprimé publiquement son soutien au détenu Tahar Gacem, un militant kabyle condamné à 12 ans de prison ferme dans des conditions pour le moins troubles. Celui-ci avait en effet dénoncé avoir subi tortures, viols et violences pendant sa détention,
Arrêté en février 2022 avec plusieurs autres militants, qualifiés de « détenus de Boghni », Tahar Gacem fait partie de ces voix que le pouvoir semble vouloir réduire au silence par la force et l’arbitraire judiciaire.
En condamnant lourdement Mira Moknache pour la simple expression d’une solidarité, la justice algérienne franchit une nouvelle ligne rouge inadmissible. Outre le fait de bafouer la liberté d’expression, elle envoie un signal terrifiant à toute personne tentée de dénoncer les dérives attentatoires aux droits humains.
SAMIR L.