Après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien d’Istanbul, Reporters sans frontières (RSF) rappelle qu’au moins 28 autres journalistes, victimes d’un système judiciaire opaque et arbitraire, se trouvent actuellement derrière les barreaux. L’organisation publie les portraits des cas les plus emblématiques.
Jamal Khashoggi a été assassiné parce qu’il était devenu une voix critique du régime de Riyad. Au L’Arabie saoudite doit mettre fin à ses violences contre les journalistes ! SIGNEZ LA PÉTITION moins 28 autres journalistes, éditorialistes, blogueuses et blogueurs sont actuellement emprisonnés en Arabie saoudite pour les mêmes raisons : leurs articles, ou leurs postes dérangent l’ordre établi, le pouvoir saoudien.
Certains ont été arrêtés il y a déjà plusieurs années, sous le règne du roi Salmane d’Arabie ou de son prédécesseur le roi Abdallah, comme le journaliste-citoyen Raif Badawi, condamné en 2012 à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet pour “insulte à l’islam”. D’autres sont victimes de la récente répression lancée à l’automne 2017 par le prince héritier Mohammed ben Salmane, dit “MBS”. Parmi eux, trois femmes, journaliste, éditorialiste ou blogueuse engagées pour la cause féministe. Toutes ont été jetées en prison, sans qu’aucun chef d’accusation ne soit officiellement prononcé. La plupart des journalistes arrêtés sont en détention provisoire et attendent encore d’être jugés. Mais quand la sentence tombe, elle peut être terrible : l’intellectuel religieux et blogueur Salman al Awdah a été condamné à mort en septembre 2018. Un autre journaliste, le poète Fayez Ben Damakh, a tout simplement disparu. Sa trace se perd en septembre 2017 alors qu’il était sur le point de lancer une chaîne d’information au Koweït. La presse locale affirme qu’il a été extradé vers l’Arabie saoudite et emprisonné…
Aujourd’hui, RSF publie les portraits des cas les plus emblématiques.
-EMPRISONNÉS AVANT 2017
Raif Badawi, blogueur , fondateur du Forum Saudi Liberal Network
Alaa Brinji, journaliste pour Al-Sharq, El Bilad, Okaz
Waleed Abu al Khair, fondateur de l’Observatoire saoudien des droits de l’Homme
Nazir al Majid, écrivain et journaliste pour divers médias dont Al Hayat et Al Sharq
Fadhel al Manafes, journaliste-citoyen et défenseur des droits humains
-EMPRISONNÉS A PARTIR DE 2017
Saleh al Shehi, journaliste pour Al Watan
Eman al Nafjan, fondatrice du blog Saudi Woman, activiste féministe
Nouf Abdelaziz al Jerawi, journaliste, blogueuse, activiste
Nassema al Sadah (ou Nassima al Sada), activiste et éditorialiste féministe
Ali Al Omari, fondateur de la chaîne de télévision 4Shabab
Malek al Ahmad, journaliste et rédacteur en chef de plusieurs médias, fondateur de Al Mohayed (“Le Neutre”)
Mohammed Saud al Bishar, éditorialiste et journaliste notamment pour le journal saoudien Twasul
Jamil Farsi, homme d’affaires et éditorialiste pour plusieurs journaux saoudiens notamment Okaz, très suivi sur Twitter
Essam Al Zamil, économiste et journaliste-citoyen
Abdullah Al Malki universitaire et journaliste-citoyen
Salman al Awdah (ou Salman Ouda), prédicateur réformiste, blogueur très suivi pour ses vidéos commentant l’actualité
RSF