Dans son allocution du 25 février, le président Tebboune a appelé au “maintien de l’unité des rangs” face aux “tentatives hostiles” visant l’Algérie. Un discours rassembleur en apparence, mais qui dissimule une récupération politicienne.
Certes, l’instabilité régionale et les mutations géopolitiques imposent de resserrer les rangs derrière l’État. Mais cet appel à l’union nationale cache difficilement une volonté d’étouffer toute critique vis-à-vis du pouvoir. Sous couvert d’unité, le président instrumentalise la menace extérieure pour brider l’opinion publique et l’opposition.
Pourtant, le changement passe justement par le débat contradictoire. C’est en encourageant la libre confrontation des idées qu’émergeront les solutions aux défis actuels : diversification de l’économie, justice sociale, lutte contre la pauvreté, etc.
Car derrière la rhétorique mobilisatrice pointent les véritables intentions politiciennes du discours présidentiel. S’il évoque les avancées sociales de son mandat, le bilan est loin d’être aussi reluisant : pouvoir d’achat grevé par l’inflation, retraites insuffisantes, et surtout un taux de chômage avoisinant toujours les 15%.
Quant au “dialogue social”, il se résume trop souvent à de vaines consultations formelles des partenaires sociaux. Difficile dès lors de prétendre que “la participation des organisations syndicales au dialogue social à tous les niveaux est un acquis démocratique”. Bref, derrière les discours d’apaisement et d’ouverture se cache une volonté tenace de verrouillage du jeu politique.
Kamel AIDOUNE