Amnesty International a appelé les autorités algériennes à abandonner les charges « fallacieuses » contre l’activiste et poète du Hirak, Mohamed Tadjadit, en détention provisoire depuis sept mois.
« Le ciblage incessant des autorités algériennes contre Mohamed Tadjadit est une nouvelle confirmation de la poursuite de la répression par les autorités de la dissidence pacifique. Une fois de plus, les autorités abusent des accusations de terrorisme pour réduire au silence et punir, créant ainsi un climat de peur pour les personnes souhaitant exprimer des opinions critiques. C’est la cinquième fois que Mohamed Tadjadit est jugé depuis 2019. », a indiqué Amnesty international dans un communiqué, le 17 juillet.
Mohamed Tadjadit a été placé sous mandat de dépôt, fin janvier 2024, par le juge d’instruction près le tribunal de Rouiba. Il est poursuivi sur la base de ses publications sur les réseaux sociaux, dont une vidéo dans laquelle il exprime son opinion au sujet de la participation de l’équipe nationale de football à la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN). L’équipe nationale, dirigée par l’ancien coach Djamel Belmadi, avait été éliminée dès le premier tour par l’équipe de la Mauritanie.
Le juge d’instruction a retenu contre lui des accusations criminelles en lien avec le terrorisme, en vertu de l’article 87bis du code pénal et d’autres accusations d’ordre délictuelles. Son procès prévu ce 18 juillet devant le tribunal criminel de Dar El Beida, a été reporté à la prochaine session criminelle.
Dans son communiqué, Amnesty International a estimé que « la détention provisoire de Mohammed Tadjadit depuis sept mois est profondément injuste». L’ONG a appelé les autorités algériennes de « le libérer et d’abandonner toutes les charges retenues contre lui, estimant qu’elles sont basées sur son activisme dans les droits humains. Elle a également exhorté le autorités algériennes à libérer la parole à l’approche des élections présidentielles.