L’ancien conseiller de Houari Boumediene, Mahieddine Amimour, a réagi à l’arrestation du Général Toufik en compagnie de Athmane Bachir Tartag et Saïd Bouteflika, via une contribution intitulée « Algérie : le peuple retrouve son armée », publiée ce jeudi 9 mai 2019 par le quotidien arabophone Raï Al-Yawm.
Pour l’ancien sénateur Mahieddine Amimour, « la majorité silencieuse algérienne a le sentiment que son pays a retrouvé son institution militaire, qui a été kidnappée au début des années 90 par un groupe de renseignement qui aura conduit le pays à sa destruction ». « Nous comprenons pourquoi un grand nombre d’Algériens poussent un soupir de soulagement en voyant l’un des responsables de la sécurité tenir le bras de l’ancien directeur des services de renseignement algériens alors qu’il gravit le tribunal militaire de Blida », poursuit-il en faisant allusion au Général Toufik.
Un général élevé au rang de mythe
À propos du Général Toufik, « celui que ses partisans et opposants appellent rab El-Djazaïr (fr. Seigneur de l’Algérie) a joué un rôle déterminant dans les événements sanglants des années 1990 », indique Mahieddine Amimour.
Selon lui, l’image du Général Toufik était « tellement mythifiée par les médias qu’aucune photo de lui n’a été publiée durant près d’un quart de siècle ».
Poursuivant son témoignage, l’ancien conseiller de Houari Boumédiène affirme avoir connu le Général Toufik dans les années 1970. « Je le voyais avec sa tenue de capitaine dans le cercle de protection qui entourait le défunt président Houari Boumédiène. Il me semblait jeune, élégant, sympathique, calme et incapable de nuire à une mouche ».
Le Général Toufik aurait imposé la candidature d’Abdelaziz Bouteflika
Selon Amimour, « le Général Toufik avait ses hommes dans toutes les institutions, de la présidence de la République à la plus petite commune du pays, en passant par les ministères et les ambassades. C’est encore lui, d’après l’ex-ministre, qui, en 1999, imposera la candidature d’Abdelaziz Bouteflika « à laquelle s’opposèrent avec vigueur le Général Nezzar et le général Benyellès ».
Par ailleurs, l’ancien conseiller de Houari Boumediene affirme que l’ancien ambassadeur d’Abdelkader Hadjar lui avait confié que « le Président (Abdelaziz Bouteflika, NDLR) consultait Toufik en tout. Ce qui fait du major un complice de toutes les dérives qu’a connues le pays parce qu’il n’a pas informé le président ».
Source ObservAlgérie