Le directeur des sites Algérie Direct et Dzair Presse, Adlène Mellah, le rédacteur en chef et journaliste du site d’information Algérie Part, Abdou Semmar, et son collaborateur, Merouane Boudiab ont été interpellés les 22 et 23 octobre dernier puis inculpés de diffamation, outrage aux institutions et atteinte à la vie privée, avant d’être placés sous mandat de dépôt, le 25 octobre, jusqu’à l’ouverture de leur procès, prévue le 8 novembre prochain.
Depuis leur interpellation, la chaîne Ennahar TV, dont le propriétaire Anis Rahmani est l’un des plaignants contre les trois journalistes, n’a de cesse de diffuser des images les montrant menottés au tribunal ou encore en train d’être transférés en prison. Des éléments de l’enquête préliminaire, censés rester confidentiels jusqu’à leur présentation au parquet, ont aussi été sciemment diffusés par ce média.
“Nous appelons au respect de la dignité et de la présomption d’innocence des journalistes, déclare Souhaieb Khayati, directeur du bureau de Tunis de RSF. Le traitement médiatique de cette affaire par Ennahar TV est contraire à l’article 56 de la constitution et aux conventions internationales ratifiées par l’Algérie. Ces pratiques condamnent de fait Abdou Semmar, Merouane Boudiab et Adlène Mellah. Elles peuvent impacter de manière dangereuse le déroulement du procès. Les autorités ont la responsabilité de leur garantir un procès équitable.”
Reporters sans frontières a adressé le 31 octobre une lettre ouverte au Président Abdelaziz Bouteflika l’appelant à intervenir afin de libérer les trois journalistes poursuivis pour leur activité journalistique.
L’Algérie est 136e au Classement mondial de la liberté de la presse 2018.